Love story: Rencontre avec un bad boy dans un bar

Le célibat, c’est le nouveau couple! À en croire les magazines anglo-saxons et les comptes Instagram de développement personnel, la personne que vous aimez le plus au monde, c’est vous!

Elle, elle est de la génération Sex & The City, celle qui assume son indépendance, son alcoolisme social aussi, son apparente futilité, et plus que tout, sa liberté. Elle a ses amies, son boulot qu’elle adore, un «job de rêve», comme on dit, qui la fait voyager et rencontrer plein de gens. De l’extérieur, tout semble lui sourire, mais parfois, elle aimerait bien qu’on lui passe un bras autour des épaules en lui disant que tout va bien, mais pas celui de sa meilleure amie après 3 margaritas.

Le week-end, elle sort beaucoup, toujours bien accompagnée, et s’étonne quand même que personne ne l’aborde. Un soir, alors qu’elle danse avec son petit groupe, un homme fend littéralement la foule des fêtard-e-s pour lui prendre la main et l’entraîner dans un rock endiablé sur un tube de Bill Haley. Il est tellement beau avec sa mâchoire carrée, sa mèche à la James Dean et sa chemise blanche déboutonnée, l’incarnation de la coolitude. Elle suit tant bien que mal le tempo, sous l’œil amusé de ses amies et amis, qui la récupèrent chancelante à la fin du morceau. «Oublie, lui dit le seul garçon de l’équipe, c’est un bad boy!» Trop tard, elle est sous le charme. «Mais un mec comme lui ne s’intéressera jamais à moi», soupire-t-elle intérieurement.

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L'avait-il remarquée aussi?

Les semaines passent, elle l’aperçoit deux ou trois fois de loin. Certes, ils vivent dans une ville de taille moyenne où il n’est pas impossible de se croiser, mais elle se rend compte qu’ils ont les mêmes goûts pour les concerts, les restos ou les expos. Il ne semble pas la reconnaître, son souvenir s’étant probablement dissous dans les volutes de Marlboro et de bière blonde.

La quatrième fois, c’est à la Saint-Valentin, qu’elle célèbre avec sa bande de célibataires. Elle est dans un de ces bars bruyants remplis de gens qui ne se parlent pas. Il est tout près, appuyé au comptoir. Évidemment, il ne la voit pas. Alors son amie fait un truc fou pour forcer le destin. Elle la pousse contre lui suffisamment fort pour que sa bière se renverse. «Oh mon Dieu, je suis désolée! Quelle maladroite! Est-ce que je peux t’en offrir une pour me faire pardonner?» Ça y est, elle a capté son regard, il ne la quittera d’ailleurs plus des yeux durant toute la soirée.

Ils passeront la nuit ensemble, et les 3650 suivantes aussi, à son grand étonnement. Et quand un jour, elle le questionne, il lui répond: «Bien sûr que je t’avais remarquée, mais je n’aurais jamais imaginé qu’une fille comme toi s’intéresse à moi!»