témoignages
«Je me suis jetée à corps perdu dans la boxe»
Il y a six mois, j’étais un peu perdue. Je ne faisais plus grand-chose en dehors du travail. J’avais suivi des cours de yoga, de Pilates ou encore d’aquagym car j’avais des problèmes de dos, mais ils ne m’avaient jamais convenu. J’avais des questionnements: qu’est-ce que je n’ai pas fait dans ma vie, pourquoi je n’avais pas réalisé certains projets? Je me suis dit qu’il fallait que je me reprenne en main.
Je cherchais un coach sportif pour récupérer une forme physique décente. Au mois de novembre, par hasard, je suis tombée sur mon prof de boxe actuel, qui donne également des cours privés de remise en forme. Je me suis lancée. Le premier cours s’est très bien passé. J’ai commencé par taper un peu dans le sac et ça a été le déclic. J’ai adoré. Comme j’ai tout de suite croché, je suis venue à tous les cours collectifs qui étaient dispensés dans le club. Très vite, j’y ai appris les techniques de boxe.
Mais tout n’a pas été rose dès le début… Je me souviens d’une des premières séances, devant un immense miroir, comme dans une salle de danse, j’ai dû affronter mon reflet et réapprendre à faire de la corde à sauter… Corde à sauter que je n’avais pas touchée depuis l’âge de six ans. A cet instant, mon pire ennemi était la glace. J’ai détesté ces premiers moments, même si je les ai rapidement dépassés.
Depuis quelques semaines, j’ai commencé à faire du sparing, de petits combats avec les personnes du club. Même équipée avec un casque, je saigne systématiquement du nez, ça reste un sport où l’on se tape! Aujourd’hui, je m’entraîne quatre ou cinq fois par semaine. Le samedi matin, je pratique également le cross-training, un entraînement musculaire axé sur la boxe qui s’apparente un peu au CrossFit.
«Un saut trop périlleux a bouleversé ma vie»
Une renaissance
Je fais particulièrement attention à ce que je mange et je me réserve un massage une fois par mois, mon petit moment d’égoïsme pur! Mais ce n’est pas tout: les douleurs chroniques liées à mes problèmes de dos ont toutes disparu. Il faut dire que j’y suis allée progressivement. Au début de cette nouvelle vie sportive, afin d’éviter de me refaire mal, j’ai vu un physio très régulièrement. Encore maintenant, je le vois toujours, environ une fois toutes les deux semaines. Ce qui est pratique, c’est que cette personne travaille dans le même lieu que mon club de boxe, dans un bâtiment situé à Renens qui abrite également un fitness où je m’entraîne pour gainer mon dos: mon nouveau QG en somme!
De manière générale, je me trouve aussi plus zen et plus souvent de bonne humeur. Concernant mon job, je suis rédactrice dans une agence de communication digitale, j’analyse que j’ai plus de recul face à mes tâches de travail. Je suis embauchée à 70%, ce qui aide pour faire autant d’exercices physiques.
Par ailleurs, je suis épatée des clichés qui sont souvent associés au monde de la boxe. C’est un sport individuel mais je n’ai jamais trouvé ailleurs autant de solidarité. A mon arrivée dans le club, je me suis sentie directement soutenue, alors que je ne savais rien faire! Ce qui est génial dans ce sport, c’est que l’on passe du temps avec tous types de gens, de tous les âges et de tous les niveaux aussi. J’aime ce côté mixte. J’ai ainsi pu rencontrer beaucoup de personnes aux vécus très intéressants. Je ne dirais pas que j’ai trouvé une nouvelle famille, car le mot est trop fort, mais une nouvelle équipe, ça oui.
J’ai également de la chance d’être tombée sur ces trois coaches qui se complètent à merveille: le fondateur du club, et deux profs, dont l’incroyable Anaïs Kistler – quintuple championne suisse de boxe – qui pratique aussi le rugby! J’apprécie beaucoup le côté girl power,et avoir des exemples féminins à l’instar de cette championne est vraiment inspirant pour moi. La prochaine étape? Obtenir une licence en 2020 pour pouvoir faire des combats. Le temps tourne, car l’âge limite pour la passer est de 40 ans.
«Je suis passée du karaté au body-building»
Tenir le coup
J’ai toujours voulu avoir un déclic pour une activité sportive, et j’étais jalouse de ceux qui en pratiquaient une de façon passionnelle! Le DIY, la photo… j’ai toujours eu de nombreux hobbies, mais je peux enfin dire que j’ai trouvé, avec la boxe, ma première passion. Avant ces six mois, je ne me sentais vraiment pas capable. Quand on entend que «la boxe est un combat contre soi-même», eh bien c’est exactement cela! Même quand j’échange des uppercuts avec d’autres membres, je me bats contre mes limites, physiques et mentales.
La discipline m’a appris à prendre des coups, mais aussi à les rendre, au sens propre comme au figuré. Il y a trois mois, je me promenais en ville et je n’étais plus en train d’éviter les gens. Je marchais tout droit et ce sont les gens qui s’écartaient. Je ne m’écrasais plus, je créais ma route. C’était un moment fort. Depuis, j’ai pu décortiquer d’autres aspects de ma vie, notamment mon rapport aux autres. La boxe m’a définitivement aidée, à tous les étages.
Aussi, je ne m’arrête pas en si bon chemin. Ce printemps, je vais faire mon premier vol en parapente, et en juin, je participerai à un camp de surf au Portugal. J’aimerais également entamer un voyage en solo dans un pays lointain, mais ça sera pour plus tard! L’amour? Ah si ça vient, c’est cool… mais honnêtement, je ne suis pas sûre d’avoir encore du temps pour un «full-contact»!
Vous avez aimé ce contenu? Abonnez-vous à notre newsletter pour recevoir tous nos nouveaux articles!