témoignages
Comment j’ai failli me marier en short
C’était il y a deux ans, mais quand j’y songe, j’en ai encore des sueurs froides. Car si le 2 août 2015 a fini par être vraiment le plus beau jour de ma vie, on a frôlé la catastrophe. Retour en arrière. Fin 2014, Jules fait sa demande et le compte à rebours est lancé: il faut, bien sûr, trouver la robe idéale, ma Précieuse, celle dont je rêve depuis ma plus tendre enfance. Après avoir créé un tableau Robe de mariée sur Pinterest, je décide, huit mois avant la date, de prendre quelques rendez-vous pour des essayages. Je n’ai pas la taille mannequin, mais je veux être la plus belle!
Octobre 2014, dans la quatrième boutique, elle est là, devant moi. Je l’essaie et bien que je n’arrive pas à la fermer, la magie opère tout de suite. J’imagine parfaitement ce qu’elle pourrait donner à la bonne taille, je me sens comme une princesse, je l’aime, je l’adore.
Payée rubis sur l’ongle
Pour moi qui suis une véritable accro à Disney, c’est un signe! Ma tante chérie m’ayant offert une belle enveloppe pour réaliser mon rêve, elle est dans mon budget. Je décide, conquise, que ce sera celle-là et pas une autre. La vendeuse m’explique que je dois payer l’intégralité du prix, afin que la commande, à mes mesures, puisse s’effectuer. Avec mon père, qui m’accompagne ce jour-là, nous tiquons un peu, mais nous faisons confiance. Il faut dire que l’enseigne a pignon sur rue.
Quelques mois plus tard, je me rends au magasin pour choisir les accessoires. La vendeuse de ma première visite semble s’être envolée. A sa place, une toute jeune demoiselle. La boutique est en désordre, j’ai un mauvais pressentiment. J’en parle à ma maman, qui s’empresse de joindre la responsable.
Ma mère la pressant de nous en dire plus, elle finit par rappeler en nous assurant que ma robe est en route et que tout va bien. Méfiante, maman me conseille de prendre rendez-vous le plus rapidement possible pour un premier essayage.
De retard en retard
Début mai, je contacte donc cette dame sur son portable. Après plusieurs appels, elle finit par me demander de lui envoyer par texto les références de Ma Précieuse et la date à laquelle je souhaite l’essayer, me garantissant toujours qu’elle est bel et bien en cours de livraison. Soit. Je m’exécute et lui dis mon souhait de passer le 6 juin, la livraison étant prévue six jours plus tôt. Elle finit par me répondre que… la robe a un peu de retard! Je lui propose alors une nouvelle date.
Le 27 juin, je me rends à la boutique avec mes témoins venues de loin pour l’occasion. J’essaie de me persuader que tout se passera bien, malgré l’excentricité de la patronne; que dans une petite ville comme celle où j’ai grandi, un problème nuirait bien trop à la réputation de son commerce. Quelle naïve! Nous toutes installées près de la cabine d’essayage, la voilà qui arrive avec une avalanche de tissu blanc dans les bras.
Méprise de princesse
Le hic, c’est que ce n’est pas ma robe. Elle me sourit et me soutient que oui, que c’est la robe de la Belle… au bois dormant! Là, je comprends qu’elle n’a pas commandé le bon modèle, qu’elle essaie de m’en refiler un qui traîne dans sa boutique, que nous sommes à un mois du mariage et que je n’ai pas de robe. Je m’effondre devant mes témoins totalement désarçonnées. Lorsque je reprends mes esprits, je lui brandis sous le nez le bon de commande avec les références exactes de la robe, ainsi que le texto que je lui avais envoyé deux mois plus tôt pour les lui rappeler, cela pour lui montrer à quel point l’erreur est énorme et que les deux vêtements n’avaient rien à voir. Je lui donne deux jours pour trouver une solution.
Nous sortons de la boutique, décontenancées et inquiètes. Le lundi suivant, nous réussissons à obtenir, par un de nos contacts, le numéro de téléphone du représentant de la marque. Ma mère l’appelle et lui explique le problème. Le monsieur, qui a écouté avec attention, nous explique qu’il connaît la propriétaire de la boutique, qu’elle n’a plus le droit de vendre la marque depuis trois ans et que ma robe n’a jamais été commandée. Il nous apprend également que la dame a l’habitude d’agir de cette manière avec les clients, de les mener en bateau jusqu’au dernier moment pour qu’une fois acculés, elle puisse leur fourguer une robe de son vieux stock. Il nous conseille d’exiger le remboursement immédiat. C’est ce que nous faisons, après avoir enfin réussi à la débusquer. Mais sa réponse est claire: pour elle, c’est non. Une vente est une vente, argue-t-elle tout en jurant qu’elle allait retrouver ma robe et que, si elle le veut, elle a tout à fait le droit de me la livrer deux jours seulement avant le mariage…
Mission impossible?
Cela m’a beaucoup affectée, ainsi que mes parents, qui en ont été malades pour moi, mais j’ai pris la douloureuse décision de renoncer à la parure de mes rêves et d’en acheter une autre, moins coûteuse.
Je leur ai raconté mes mésaventures et ils m’ont vraiment chouchoutée. J’ai pu trouver une robe magnifique, directement en boutique, que j’ai récupérée trois jours plus tard. Pour le remboursement de la première robe, nous avons dû mettre l’enseigne en demeure de payer avec l’aide de ma protection juridique. Mais je n’ai récupéré qu’un tiers de la somme versée, la propriétaire de la boutique n’étant plus solvable. Même si le jour de mon mariage a été magnifique, elle a réussi à briser un tout petit peu de mon rêve.
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