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Un livre sur l'histoire du sextoy

Un vibromasseur électrique de 1909.

Un vibromasseur électrique de... 1909.

© GettyImages

Non, les sex-toys n’ont pas toujours été diaboliquement efficaces et connectés au smartphone. C’est ce que rappelle la journaliste américaine Hallie Lieberman, qui vient de publier «Buzz», sorte de bible définitive du dildo. Pas loin de 400 pages sur la trajectoire de ce jouet sexuel féminin à travers les âges. De l’élémentaire substitut phallique au vibrateur à ciblage anatomique quasi chirurgical, la route a été longue de 30'000 ans, sans compter les retours en arrière.

Et cette évolution en zigzag a finalement nécessité moins de progrès technologiques que d’ouverture d’esprit.

«L’idée d’un plaisir sexuel féminin voire d’une sexualité féminine tout court qui serait détachée de celle des hommes est inquiétante, cela terrifie les gens», résume l’écrivaine.

Les femmes n’ont pourtant pas attendu la timide bénédiction de la société moderne pour oser jouir sans mecs.

Massage du troisième type

Ce schisme domestique, elles l’ont tenté dès… le paléolithique. En témoignent des godemichés tout à fait fonctionnels, comme ce pénis en pierre sculptée retrouvé dans une grotte en Allemagne. Tendance polyvalente de l’époque oblige, il aurait aussi servi d’allume-feu, ce qui finalement reste proche de son cahier des charges initial.


Phallus en bronze de Chine ancienne, début de l'ère chrétienne. ©Musée de Yizheng

Les civilisations suivantes ont ensuite innové côté matière première: de l’ivoire au néolithique; du bronze et du jade dans la Chine ancienne; du cuir et du bois à la Renaissance. Fin XIXe siècle, grâce aux avancées médicales, le vibrateur clitoridien arrive. Avec ses allures un peu flippantes d’hybridation entre une ponceuse et un OVNI, on le vend dans les pages de grands quotidiens tels que le New York Times.

Jouissons cachées

On avance, on avance, sauf que les Années folles se la jouent bizarrement rétrograde en la matière. Si frigo et fer à repasser épaulent la ménagère, la machine à massages sort paradoxalement de sa panoplie d’électroménager. Le dildo disparaît du paysage pour ne revenir gentiment qu’à la fin des sixties.


Pénis sculpté en ivoire, 18e siècle, France. ©GettyImages

Et aujourd’hui, se womanizer sans entraves est-il un acquis? Pas si simple, nuance Hallie Lieberman. La visibilité actuelle du sex-toy se fait au prix d’un arrangement marketing: il n’est plus seulement le compagnon solitaire de ces dames, mais un jouet à utiliser à deux. Monsieur est de retour dans la couche. Ouf, l’honneur de son pénis, le seul, le vrai, est sauf.


«Buzz: a Stimulating History of the Sex Toy», de Hallie Lieberman, Pegasus Editions (en anglais).


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