Chronique sexe
Sexe: Halloween ou l'occasion de jouer avec nos fantasmes
«Une chronique sexo sur Halloween? Mais pourquoi?» Eh bien parce que peur et excitation peuvent être liées (leurs sensations se ressemblent, voire se confondent pour certains et certaines), que plaisir et frissons flirtent parfois ensemble (les coquins), et que mort et libido ont un historique relationnel que je ne développerai pas ici (gardons le deuil pour plus tard, c’est d’ailleurs ce que font passablement de personnes).
La fête de Halloween – All Hallows’ Eve (soit la veille de tous les saints) – est concomitante avec ce moment où le passage entre les mondes de l’ici et de l’au-delà serait le plus aisé, le voile le plus fin, ce qui en fait un moment propice de connexion. Dès lors, après le rapprochement phonétique que l’on peut faire avec la veille de la Toussaint qui annoncerait la fête de tous les boobs à venir (…), c’est un 2e point de rapprochement avec le sexe que soulève cette possibilité de transcendance de la réalité, puisque celui-là aussi amène dans un ailleurs, de par l’état de conscience modifié dans lequel il nous plonge.
La sexualité, une forme d’anxiolytique à portée de main(s)
De plus, la joie liée aux célébrations d’Halloween, cet amusement à se faire sursauter (je ne parle pas de gang bang), à essayer de se dégoûter et d’en rire, se rapprochent des fonctions dites «défensives» de l’érotisme, ce point où l’on joue dans nos fantasmes avec ce qui pourrait nous terroriser, où l’on va tenter de jouir de ce qui nous angoisse plus ou moins consciemment. Chacune, chacun apprivoise ses craintes existentielles comme il ou elle le peut, mais amener de la jouissance là où il y pourrait y avoir du trauma, c’est plutôt malin (et pas diabolique). La sexualité est en soi une forme d’anxiolytique à portée de main(s).
À noter que pour que cela fonctionne, pour que ce soit équilibrant pour la vie psychique, le contrôle reste maître. Dans le fantasme comme dans la réalité, c’est ce juste équilibre entre peur et sécurité, risque et réassurance, qui assurera la jouissance. C’est cette scène où l’on sait que c’est un déguisement, que cette plaie est maquillage, que c’est une ouverture sur la chair mais en surface, qui va faire qu’avec grisement et volonté l’on va pouvoir dire: «Fais-moi peur.» S’enclencheront alors les contractions musculaires, le souffle saccadé, la bouffée de chaleur, et la sensation de soulagement qui s’ensuit… Orgastique, vous avez dit?
Vous avez aimé ce contenu? Abonnez-vous à notre newsletter pour recevoir tous nos nouveaux articles!