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Camelia Sutra

Mon mec n’aime pas les cunnilingus: que faire?

Mon mec n’aime pas les cunnilingus: que faire?

Comme le souligne «Madmoizelle», «si les hommes hétéros sont ceux qui ont le plus d’orgasmes, c’est aussi car ils sont ceux qui reçoivent le plus de sexe oral».

© Charles Y

Bonjour Camelia,

Je vous écris, car j’ai un souci avec mon copain actuel. Alors que, de mon côté, je pratique la fellation, je n’ai jamais droit à mon petit bonus… Je n’arrive pas à entamer la discussion avec lui, mais je ne comprends pas pour quelle raison il refuse de me faire un cunnilingus. J’adore ça et j’ai de la peine à avoir un orgasme autrement. Que faire?

Merci d’avance pour votre aide,

Manuela

Chère Manuela,

Un grand merci pour votre e-mail qui me permet ainsi d’aborder une thématique capitale dans la vie sexuelle des femmes. Et les inégalités qui en découlent… Car oui, même (surtout?) sous la couette, nous ne sommes pas égaux. La preuve: une vaste étude américaine publiée en 2017 a mis en avant le fait que les femmes hétéros ont 25% de chances de ne pas recevoir de cunnilingus, alors que les hommes ne sont que 10% à se plaindre de ne pas profiter de fellations.

Si le sexe oral est un terreau fertile en matière d’inégalité, cela est notamment dû aux films pornos. Car dans ces derniers, la fellation est totalement banalisée et légitimée, alors que le cunnilingus reste étiqueté «préliminaire-à-tenter-tous-les-tremblements-de-terre».

Comme le souligne «Madmoizelle», «si les hommes hétéros sont ceux qui ont le plus d’orgasmes, c’est aussi car ils sont ceux qui reçoivent le plus de sexe oral». Une raison de plus de se battre pour que nos rapports sexuels ne soient pas uniquement cantonnés à une pénétration orale ou vaginale, non?

Avis de dispartion: orgasmes féminins

Ceci est d’autant plus important, que la pratique du cunnilingus joue un rôle capital dans le plaisir féminin. On le sait, les femmes ont moins d’orgasmes que les hommes. Un sondage Ifop, publié en 2014, constatait que 6% des hommes n’avaient pas atteint l’apothéose lors de leur dernier rapport sexuel… contre 33% des femmes. La raison? «Les techniques de coït les plus pratiquées ne sont pas toujours celles les plus à même de procurer du plaisir à la gent féminine», selon le rapport. Traduction: la pénétration seule aboutit rarement à un orgasme féminin…

Selon cette même enquête, une stimulation clitoridienne fait grimper le taux de jouissance à 38% (contre 28% sans). Et rien qu’avec un cunnilingus, le taux de réussite est d’une chance sur trois. Plutôt tentant, n'est-ce pas?

«Vice» a enquêté sur les raisons qui poussent les garçons à refuser de lécher leur partenaire: Martin «n’aime pas ça et préfère ses doigts», Thomas juge les organes génitaux «répugnants», Dylan ne trouve pas les vagins «attrayants», «n’apprécie ni le goût, ni l’odeur» et a très peur des MST tandis que Basile compare cet acte à «rouler une pelle à une cuvette de WC». Glamour. Comme vous le constatez Manuela, les explications sont multiples. Mon conseil? Osez aborder le sujet avec votre partenaire, car le manque d’éducation sexuelle est souvent à pointer du doigt. Parfois, il suffit simplement de demander, de suggérer l’acte durant un ébat. On ne donne jamais trop d’indications sur ce qui nous fait plaisir.

Chuchoter une petite phrase du type «Je fantasme tellement sur toi en train de me faire un cunni» ou lancer un «Et maintenant, c’est à moi?» après une fellation peut désamorcer les éventuelles tensions, hésitations (et vous emmener tout droit au septième ciel).

À votre place, j’éviterais tout type de chantages ou de plaintes. S’il n’est pas tenté, expliquez-lui que c’est une pratique que vous adorez et qu’il est compliqué pour vous de jouir sans. Acceptez ses peurs, ses réticences. Et trouvez, à deux, des solutions qui vous satisferont. Je pense notamment aux sex-toys, tout simplement bluffants lorsqu’il s’agit de simuler le sexe oral. Comme le souligne «Madmoizelle», si certains n’ont vraiment pas envie d’utiliser leur bouche, peut-être qu’ils seront emballés à l’idée de se servir d’un jouet. Ça vaut le coup de tenter l’expérience, non?

Dans tous les cas, rappelez-vous qu’il n’est pas question de forcer l’autre à faire quoi que ce soit dont il n’ait pas envie. Le consentement, on ne le redira jamais assez, doit être à la base de tout acte sexuel.

À vous de jouer, chère Manuela!

Camelia Sutra

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(Nous précisions que ces lignes ne sont pas rédigées par un sexologue.)

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