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Chronique sexe

L’influence de la mort sur notre sexualité

Linfluence de la mort sur notre sexualite

«La mort impacte aussi la sexualité quand elle emporte nos proches. On peut avoir envie de bouffer le monde (et autre chose), tout comme l’on peut se retrouver dans un repli sur soi.» - Romy Siegrist

© PETITES LUXURES

Personnification de la mort dans la mythologie grecque, le dieu Thanatos venait emporter l’âme des personnes choisies. En cette saison de Halloween, période où, pour plusieurs cultures, le voile entre les deux mondes est le plus fin pendant quelques jours, prenons le temps d’observer l’influence de la mort (et de sa «pulsion») sur notre sexualité, puisque Éros et Thanatos ne semblent jamais bien loin l’un de l’autre!

En effet, en psychanalyse notamment, Thanatos recouvre la «pulsion de mort» ou de destruction, celle qui contrebalance Éros, la «pulsion de vie» – la fameuse libido (et pas que sexuelle). C’est un peu comme dans Star Wars, où la force a besoin d’équilibre, et qu’il y aura toujours un côté sombre – sinon, on s’ennuierait, n’est-ce pas? Car pas de tension = pas d’histoire et, dans une certaine mesure selon certaines approches, = pas de désir. Comme le résume cette réplique culte du film Les valseuses: «On n’est pas bien? Paisibles? À la fraîche? Décontractés du gland? Et on bandera quand on aura envie de bander.» Ou plutôt quand se rencontreront ce qui vise à s’épanouir, à fusionner – nourri par la pulsion de vie, l’Éros – et ce qui veut détruire, perdre, anéantir – porté par Thanatos. Car lorsque cette tension psychique se pointe, ça peut donner la pointe!

Ailes de «petit démon»

Thanatos, c’est le «petit saboteur interne», qui vient rejouer des scènes, déjouer des plans de bonheur, parce que l’autre aurait trop de pouvoir sur nous lorsqu’on le désire, parce que ce retour au nirvana souhaité effraye au fond, parce qu’il est illusion. C’est la pulsion agressive envers celles et ceux que l’on aime, qui vient peut-être nourrir le côté «primal» en sexualité, cette envie de dévorer l’autre, de le ou la «défoncer». Oui, c’est intense.

Plus concrètement, la mort impacte aussi la sexualité quand elle emporte nos proches. On peut avoir envie de bouffer le monde (et autre chose), tout comme l’on peut se retrouver dans un repli sur soi où les joies de la chair ne nous appellent pas, ou ne marchent plus bien.

Cela prend parfois du temps. D’accepter d’être soi-même encore en vie, de continuer à pouvoir prendre du plaisir, à jouir. D’autres peuvent se sentir libérés et libérées d’une certaine loyauté – il n’y a plus de parent à qui l’on ferait «honte» si l’on s’épanouissait sexuellement, déployons alors nos ailes de «petit démon».

Pour finir, cette intrication du sexuel et de la finitude se retrouvant également dans certaines expressions – notamment autour de l’orgasme –, et si l’on s’offrait… plein de «petites morts»?

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