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Chronique sexe

Faire la grève, parce que la sexualité est aussi du travail

Faire la grève, parce que la sexualité est aussi du travail

«En matière de sexe aujourd’hui encore, dans un script hétérosexuel standard, les femmes ne reçoivent pas la monnaie de leur pièce.» - Romy Siegrist

© PETITES LUXURES

«Tant que je n’aurai pas les mêmes droits, c’est non!» La grève du sexe est le penchant militant des désaccords qui se font «payer» sur l’oreiller – où l’on y dort, et c’est tout. «Oui mon chéri, c’est tout. Jusqu’à ce que ça change, c’est tout.» Car en matière de sexe aujourd’hui encore, dans un script hétérosexuel standard, les femmes ne reçoivent pas la monnaie de leur pièce – on leur demande le beurre, l’argent du beurre, et le cul de la crémière, et avec moins de chances que les hommes d’obtenir le bouquet final (et je ne parle pas ici de recevoir des fleurs) – c’est le fameux «gap (fossé) orgasmique».

Pourquoi et comment cette notion de grève peut-elle être accolée à la sexualité? Parce que le sexe, c’est du travail, d’autant plus pour les femmes hétéros.

Charge contraceptive, esthétique, relationnelle…

C’est une charge supplémentaire, sexuelle, qui recouvre plusieurs points. La charge contraceptive: qui comporte un coût financier et suivant la méthode choisie un coût physique et mental, quand bien même une femme cisgenre n’est fertile qu’un jour dans le mois contre tous les jours pour un homme cisgenre.

Une charge esthétique: être perçue comme désirable socialement par la gent masculine implique de correspondre à certaines normes de beauté (par ex. épilation, silhouette, lingerie). Une charge relationnelle: prendre soin de la sexualité, la faire évoluer, repose souvent sur les femmes.

Et tout cela dans un contexte où le rapport sexuel hétéro standard place la pénétration – le coït – comme élément central, reléguant les pratiques orales et manuelles (par beaucoup préférées) au rang de «préliminaires».

Et accueillir une pénétration, c’est du taf.

Du taf musculaire, émotionnel, et qui comprend en plus des risques pratiques – celui notamment de dérégler potentiellement l’équilibre de la flore vaginale, et bonjour la charge médicale de RDV, de traitements, de désagréments journaliers pendant un temps. On peut comprendre qu’Olympe de G. suggère une grève de l’hétérosexualité tant que ces aspects ne sont pas conscientisés et rendus plus équitables!

Pour rappel, si la bonne santé sexuelle fait partie des droits humains selon l’OMS, le sexe avec quelqu’un n’est pas un droit, ni un devoir, même au sein d’une relation romantique. Ce mercredi 14 juin 2023, lors de la grève des femmes/grève féministe, les violences sexuelles et le travail qu’est la sexualité ne seront pas oubliés!

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