
«Well, what were you wearing?» («OK, tu étais habillée comment?») est une série de photos qui chamboule et secoue. Le principe: Katherine Cambareri a immortalisé les habits et accessoires que portaient les victimes d’agressions sexuelles lorsqu’elles ont été attaquées. Les images sont très sobres, une faible source de lumière éclaire les vêtements sur fond noir. Impossible de faire abstraction des tragédies dont ces morceaux de tissu sont devenus les symboles.
Ses vêtements, mes vêtements
L’inventaire de la jeune photographe de Philadelphie est éloquent: on y trouve des jeans, des T-shirts, une paire de baskets, des shorts, un top à fleurs, un jogging, etc. Bref, une multitude de fringues que nous portons toutes quotidiennement. «Leur seule caractéristique commune étant l’histoire tragique qui leur est liée, note le site Madmoizelle. Ce ne sont donc pas les vêtements qui ont motivé l’agression.»
Pourtant, immanquablement ou presque, on demande aux victimes ce qu’elles portaient le jour du drame. On les blâme, on les montre du doigt. Combien de fois n’avons-nous pas entendu «vu comme elle était vêtue, elle l’avait cherché». Le travail de Katherine démontre tout le contraire.
Pas de taille, ni de morphologie
Si l’étudiante américaine a décidé de se lancer dans ce projet, c’est pour ouvrir la discussion sur ce sujet difficile. Vivant sur un campus, elle est très régulièrement confrontée à ces agressions. Elle explique ainsi sa démarche sur son site internet:
J’ai décidé de documenter ce que les victimes portaient au moment où elles ont été agressées pour montrer qu’il n’y a pas de type de vêtements qui provoqueraient les agressions. Il n’y a pas de taille, ni de morphologie particulière. L’agression sexuelle ne survient jamais à cause de ce qu’une personne porte; la seule raison pour laquelle cela arrive, c’est parce qu’une personne en attaque une autre.
Merci, Katherine.
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