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Maroc: 2 femmes emprisonnées pour avoir porté une robe
Les deux femmes ont d’abord été secourues par les policiers car elles se faisaient harceler et risquaient de se faire lyncher par la foule qui s’était amassée autour d’elles. Puis, conduites au commissariat, elles ont dû signer des aveux sans avoir la possibilité de les lire. Poursuivies pour outrage à la pudeur, leur procès s’est tenu lundi 6 juillet. Le procureur avait requis un non-lieu, mais le jugement a finalement été reporté au 13 juillet.
Une mobilisation populaire de taille
D’ici là, les foules ne vont pas se tenir tranquilles. Leur sort a en effet profondément choqué une partie de l’opinion publique marocaine. Après un premier rassemblement à Agadir, c’est à Casablanca que plus de 500 manifestants se sont réunies dimanche soir 5 juillet pour protester.
Plus de 90 avocats ont plaidé le droit à bénéficier de la liberté individuelle lors du procès et des centaines de personnes s’étaient réunies devant le tribunal.
Une vague de soutien sur le Web
Grâce aux réseaux sociaux, l’affaire Inezgane prend une ampleur internationale. Facebook réunis déjà près de 15'000 personnes sur la page intitulée «Porter une robe n’est pas un crime». Sur Twitter un Hashtag a été créé pour soutenir les deux femmes. #MaRobeFemmeSolidaire est une page où chaque femme qui le souhaite publie une photo d’elle en robe pour témoigner son soutien aux deux femmes et à la liberté en général.
Cette controverse intervient après une série de polémiques sur les mœurs au Maroc, un pays proche de l’Europe mais marqué par le conservatisme d’une large frange de la population. La question des droits de la femme fait régulièrement l’objet de vifs débats au sein de la société marocaine. Dans leur combat contre les inégalités, les militants des droits de la femme s’appuient sur la Constitution de 2011, adoptée dans le contexte des Printemps arabes, qui exhorte l’Etat à œuvrer en faveur de la parité hommes-femmes.
On espère que le 13 juillet, la Cour fera preuve de sagesse et proclamera la liberté de chaque citoyen marocain, homme ou femme.
On vous avait promis des nouvelles de cette polémique qui nous avait marquées. Les deux jeunes femmes ont été innnocentées, lundi 13 juillet, par le tribunal de première instance d'Inezgane.
Fouzia Assouli, présidente de la Ligue démocratique des droits des femmes (LDDF), a salué cette décision : « L’issue de ce procès a prouvé que la société est attachée aux valeurs de liberté. Porter une robe, un short ou une jupe n’a jamais été un crime. » Et on espère que ça ne le deviendra jamais...
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