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Souvenez-vous, le mercredi 11 novembre 2015 à Sion (Lycée-Collège des Creusets), nous assistions à la Journée annuelle du réseau valaisan d’écoles en santé (RVES) et on vous parlait du thème central: la démotivation et la violence scolaires. Nous avons également eu la chance de participer à un atelier consacré à l’apprentissage du «vivre ensemble».

L’alphabétisation émotionnelle

Corinne Bonnet-Burgener est psychologue et mène des interventions dans les écoles enfantines et primaires sur la gestion des conflits et contribue ainsi à l’amélioration de l’ambiance des classes. Son credo: l’alphabétisation émotionnelle. Pour elle, le langage des émotions pourrait être enseigné au même titre que l’alphabet de la langue de Molière. Afin d'éviter la prolifération d’analphabètes émotionnels! Une tare qui n’empêche pas de vivre mais qui complique tout de même l’existence.

La branche du «vivre ensemble»

Enseigner le «vivre ensemble» dans les écoles ne serait pas dénué de sens. «L’apprentissage au niveau émotionnel et relationnel n’est pas inné» affirme la psychologue, contrairement à ce que nous avons tendance à penser. Ainsi, lorsque deux enfants se disputent, il nous arrive de leur lancer un «débrouillez-vous» comme si la résolution de conflits faisait partie de leur acquis. Autre exemple: quand un enfant pleure dans une crèche, le réflexe que nous avons tous, c’est d’attirer son attention sur autre chose. En se comportant ainsi, on nie son émotion. Alors ne vous étonnez-pas qu’il pleure de plus belle! Mettre des mots sur les maux permet d’apaiser, alors que vouloir taire le ressenti contribue à l’augmenter. Il est donc important de sensibiliser les enfants aux affects et ce, dès la naissance.

Emotions et violence

Selon notre experte en psychologie, la violence peut trouver sa source dans un développement relationnel et émotionnel mal achevé. Cette compréhension de la violence peut permettre au professeur de changer de regard et de dénouer des situations parfois bloquées depuis longtemps.

Des pistes d’action

N° 1: Favoriser l’estime de soi des élèves.

N° 2: Contacter les parents même lorsque tout va bien.

N° 3: Développer l’esprit des solutions et la gestion de conflits dès le plus jeune âge.

N° 4: Entraîner l’expression des sentiments.

N° 5: Apprendre à nommer mais aussi à mesurer les émotions. Petit conseil: réaliser des exercices de mimes à ce sujet une fois par semaine.

N° 6: Dialoguer. Cela permet de comprendre qu’une élève peut rire lorsque l’on s’en prend à elle parce qu’elle ne sait pas exprimer sa souffrance autrement.

«Il est difficile d’avoir la tête au scolaire si le relationnel ne joue pas d’où l’importance d’investiguer les émotions, car c’est du temps qu’on gagne à quelque part» conclut Corinne Bonnet-Burgener. Selon elle, l’école est un lieu idéal pour développer les compétences émotionnelles et relationnelles. Mais patience, au même titre que l’alphabétisme, l’apprentissage du «vivre ensemble» peut prendre du temps.

Pour aller plus loin

«Prévenir la violence des jeunes. L’alphabétisation émotionnelle: des outils concrets pour mieux communiquer» (de Corinne Bonnet-Burgener, 2007)

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