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L'édito

L'édito de Sonia Arnal: La quête du nouveau maillot de bain (ou la phobie des cabines d'essayage...)

L’édito de Sonia Arnal: De l’évolution (bluffante!) des grands singes

«C’est pas humain cet éclairage qu’ils nous mettent là-dedans. Sans compter le moment atroce où notre copine/sœur/mère crie à la cantonade: "Bon, ben, viens! Qu’on voie de quoi tu as l’air."»

© Ludovic Andral

Bon cette fois l’été est là, on ne peut plus reculer l’épreuve du maillot sous prétexte qu’il fait 12 degrés et qu’il pleut. Longtemps, j’ai eu la phobie de la cabine d’essayage et de l’air blafard, gros, moche et poilu qu’on a tous et toutes quand on y est. On y entre la mort dans l’âme – et je fais l’impasse sur l’air qu’on a quand on en sort.

C’est à croire que les magasins n’ont pas envie de les vendre, leurs bikinis. C’est pas humain cet éclairage qu’ils nous mettent là-dedans. Sans compter le moment atroce où notre copine/sœur/mère crie à la cantonade: «Bon, ben, viens! Qu’on voie de quoi tu as l’air.» Eh ben de rien, justement. Et on ne va pas en faire la démonstration éclatante devant les pin-up de 19 ans et demi qui se pavanent autour du miroir des cabines d’essayage, non plus.

Surtout que les rares fois où la culotte ne nous sied pas trop mal, le haut bée, ou c’est le contraire, mais en tout cas ça ne matche jamais.

Et va expliquer à la vendeuse que c’est pas parce que tu as des hanches que tu as forcément les seins qui vont avec. Jamais elle n’est d’accord de vendre des pièces dépareillées, même si c’est pourtant ainsi que sont nos corps dans la vraie vie.

L'art du court-circuit

Il y a cinq ou six ans, j’ai décidé d’empoigner le problème et je l’ai résolu: l’essayage est un moment atroce? J’arrête l’essayage. J’ai découvert deux sites qui vendent exactement les mêmes maillots dans les mêmes tailles été après été, dans des couleurs hyper-classiques (noir, bleu avec des lignes blanches) et qui poussent même le zèle jusqu’à adapter leurs motifs (cette année, il y a jungle et fleurs exotiques – je vais passer mon tour, mais c’est juste pour dire).

Chaque printemps, j’en achète un, qui vient remplacer celui d’il y a quatre ans dont l’élastique relâché n’autorise plus une sortie de bassin digne et pudique, si vous voyez comment, et quand je reçois mon paquet, je ne l’essaie même pas.

Je ne suis pas mécontente du procédé et j’hésite à l’adapter à d’autres aspects de mon existence. Là, j’en suis à faire la liste de tous ces moments qui ne nous font pas du bien à l’âme pour les court-circuiter pareillement, genre affronter nos parents qui trouvent qu’on a encore fait un mauvais choix (en sachant que le choix contraire n’aurait pas été approuvé non plus). Je crois que je viens de toucher les limites de mon concept: internet ne remplacera jamais l’acceptation de soi et de son héritage. Quel dommage!

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