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L'édito de Géraldine Savary: «Lectrice, lecteur, bon 1er août!»

Edito Geraldine Savary redactrice en chef Femina

«Je pense aux Chaux-de-Fonniers qui pleurent leur ville balayée par la tempête, aux Suissesses exilées aux antipodes qui courent pour nous derrière un ballon, à toutes celles et tous ceux qui vivent ici sans passeport et se tatouent le drapeau sur le front.» - Géraldine Savary

© ELSA GUILLET

En cette presque veille de fête nationale, je souhaite saluer la force et la vitalité de notre pays, sa capacité à dépasser les crises passées et à venir, à respecter la diversité des cultures et des 26 cantons qui le composent, à conjuguer traditions et innovation. Nous saurons ensemble surmonter les difficultés et envisager l’avenir avec force et humilité.

Vous êtes toujours là? Ou vous êtes en train d’abandonner la lecture de cet édito pontifiant pour passer fissa aux recettes de cuisine? Vous vous dites que la réd en chef aurait mieux fait de prolonger ses vacances? Le 1er Août ne vous plaît pas tant que ça, trop de bruit, votre chien sursaute à chaque pétard? Vous trouvez que la Suisse n’existe pas, ou si peu, quelle idée de fonder la Confédération en plein été, quand les rues sont vides et les bistrots fermés?

Désolée, mais moi j’adore le 1er Août.

J’adore les cortèges dans les rues des villages avec les fanfares et les costumes, les lampions rouges à croix blanche, et les flammes de joie que nous avions le droit d’allumer, naguère, avec nos voisins et voisines devenus sœurs et frères d’un soir. J’ai adoré faire les discours devant des parterres attentifs comme jamais, émue par la solennité de l’instant, fière de pouvoir parler de mon pays. J’adore quand le vent se lève, que la nuit s’éclaire des feux d’artifice et que le lac brille comme une plaque de verre lisse.

Des larmes de bonheur

Si le spectacle est remplacé par des drones, clones de ceux qui s’abattent sur Odessa, alors je demanderai l’asile patriotique à la France. J’adore écouter une jeune personne lire le Pacte de 1291, ces mots qui ont dû être ânonnés en dialecte uranais il y a plus de 700 ans par des barbus aux bras noueux. Je verse des larmes de bonheur pieux en chantant l’hymne national. Quand je vois une voiture aux plaques zurichoises dans les rues de Lausanne, j’embrasse le conducteur alors que d’habitude je hurle à l’envahisseur.

Je chéris tous mes compatriotes, je souris aux foules fébriles, je pense aux Chaux-de-Fonniers qui pleurent leur ville balayée par la tempête, aux Suissesses exilées aux antipodes qui courent pour nous derrière un ballon, à toutes celles et tous ceux qui vivent ici sans passeport et se tatouent le drapeau sur le front. J’aimerais que la fête nationale dure toute l’année.

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