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L'édito de Géraldine Savary: «Churchill, Matthew Perry, mêmes combats»

L'édito de Géraldine Savary

«Il est rassurant de voir que ceux qui gonflent les muscles, réussissent tout, cumulent les fonctions, les titres, les compétitions doutent, trébuchent et en témoignent.» - Géraldine Savary

© ELSA GUILLET

L’acteur de Friends, Matthew Perry, qui passait ses soirées sur un canapé au son de rires du public, souffrait en réalité d’une terrible anxiété. Sa fragilité mentale a sans aucun doute précipité sa mort.

Winston Churchill se baladait avec le sentiment qu’un gros chien noir pesait sur son épaule. Il buvait, lançait des millions d’hommes sur des champs de bataille, mais rien à faire, il n’arrivait pas à se débarrasser de cette masse lourde et sombre.

Récemment, Panayotis Pascot, 25 ans, star de la génération Z, a publié La prochaine fois que tu mordras la poussière et touché un public de plus de 100 000 personnes. Aujourd’hui encore, il se hisse dans le palmarès des livres les plus vendus en Suisse et en France. Le jeune homme y raconte sa dépression, son rapport à la masculinité, à l’homosexualité.

David Beckham, Jérémy Florès, Camille Lacourt, Valentin Porte évoquent le tunnel qu’ils ont traversé après des échecs sportifs. Comme un torrent de larmes longtemps retenu, la parole masculine brise les digues et se libère, comme on le décrit dans l'article «La santé mentale des hommes mise en lumière dans la culture».

La santé mentale des hommes enfin prise en considération

J’aurais envie de dire «bienvenue au club». Les femmes, pour avoir traversé un baby blues, une chute d’hormones puissante, un désarroi existentiel profond se sont retrouvées parfois enfermées, médicamentées, négligées par la médecine, les conjoints, la société. Puis le spectre a heureusement changé; la santé mentale est prise en compte, identifiée, mais elle est aussi devenue un truc de femmelette, sur le mode «alors ma petite dame, on perd ses nerfs?»

Que des hommes célèbres, qui pour certains incarnent la virilité, la puissance, le succès racontent leur spleen est franchement une bonne chose. Ça les rend encore plus attirants (pour autant que ça ne dure pas trop longtemps).

Et qu’il est rassurant de voir que ceux qui gonflent les muscles, réussissent tout, cumulent les fonctions, les titres, les compétitions doutent, trébuchent et en témoignent. C’est bien pour eux, c’est bien pour la société. Les tempêtes intérieures trop longtemps contenues finissent souvent par exploser en fragmentations dangereuses.

Assumer sa vulnérabilité n’est cependant pas donné à tout le monde. Il y a des terrains où les failles restent cachées. Les lieux de pouvoir, la conduite de la guerre, l’économie. À quand la petite déprime de Sergio Ermotti?

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