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14 juin

L'édito de Géraldine Savary: «Allons danser sur les hymnes de l’égalité»

Edito Geraldine Savary redactrice en chef Femina

«Les femmes aimeraient bien que ce qu’elles sont soit mieux respecté, qu’un divorce, des règles, un bébé, de vieux parents à chérir ou des sièges de voiture mal adaptés ne sanctionnent pas leur liberté. »

© ELSA GUILLET

Je vous entends déjà. Vous en avez un peu marre, de ces manifestations féministes. En 1991, 500’000 femmes avaient secoué des casseroles et les mentalités avec leurs revendications pour plus d’égalité. Mais à l’époque ça se comprenait. Il n’y avait pas de congé maternité, juste un rikiki d’article constitutionnel qui n’avait aucun effet sur la vraie vie.

Et puis en 2019, rebelote, des centaines de milliers de femmes défilaient poings levés, peinturlurées en violet. D’ailleurs, à ce propos, vous n’en pouvez plus de cette couleur, qui plombe tous les teints. Vous avez néanmoins témoigné de l’empathie, presque de l’envie. C’était beau, cette nouvelle génération qui bravait la misogynie, les traditions masculinistes, les petits gestes humiliants, les rues pas sûres, les retraites honteuses. Ça vous a touchés, et vous avez voté pour des femmes aux élections fédérales, vous vous êtes rendu compte que le pays comptait plein d’expertes et qu’en plus on pouvait leur faire confiance, vous avez eu des cheffes supercompétentes, vous avez applaudi les infirmières. Vos filles vous ont convaincus que le monde devait changer. Et oui, vous vous en rendez compte, il se met à changer! Les paroles se libèrent, il y a des mots pour dire la colère et des actes pour la calmer.

Pourquoi se remettre à la grève?

Vous vous dites: pourquoi recommencer alors que le progrès progresse? Pourquoi se remettre à la grève? Pourquoi Femina se pare-t-il de violet, alors que c’est bientôt l’été et qu’on a envie de penser aux vacances? Pourquoi manifester pour l’égalité entre les genres alors que les loyers et les primes explosent, que le steak est si cher et que même le tofu sans goût sale les factures?

Alors lisez les pages (de l'édition magazine du 11 juin 2023, ndlr) que nous consacrons à la grève du 14 juin. Des femmes racontent pourquoi elles iront manifester. Elles travaillent, elles aiment, elles éduquent leurs enfants, elles profitent de leur retraite, elles ont une vie normale. Et pourtant, elles aimeraient bien que ce qu’elles sont soit mieux respecté, qu’un divorce, des règles, un bébé, de vieux parents à chérir ou des sièges de voiture mal adaptés ne sanctionnent pas leur liberté. Elles pensent qu’il reste tant à faire qu’elles ne peuvent se taire. Alors, mercredi 14, pourquoi ne pas aller danser au rythme de l’égalité?


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