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Éteignez-moi cet éclairage public!

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Le 26 septembre 2019, c’est (presque) tout le Grand Genève qui éteindra l’éclairage public durant toute la nuit. Cent neuf communes ont déjà dit oui (dont l’intégralité des communes du canton de Genève) sur les 209 qui constituent l’agglomération transfrontalière.

© Unsplash / Nasa

Avez-vous pensé à lever le nez les nuits précédentes, afin d’admirer les Perséides, ces pluies d’étoiles filantes? Si oui, vous avez sans doute remarqué le problème. Si vous habitez en ville, et même dans un village, l’éclairage public «pollue» le ciel nocturne et il devient difficile d’observer le spectacle.

Et si, dans un futur proche, nos villes arrêtaient d’illuminer des rues désertes durant la nuit? A la clé, moins de pollution visuelle certes, mais aussi des coûts en baisse et un joli geste pour l’écologie puisqu’insectes, chauve-souris et oiseaux nocturnes en profiteraient. Revers de la médaille, a priori, l’insécurité.

Une telle mesure, il y a quelques années, relevait de la science-fiction. Tout au plus certaines villes organisent-elles, depuis quelques années, la Earth Hour, qui consiste à plonger dans l’obscurité, une heure durant, un maximum d’endroits, dont certains édifices et monuments célèbres, comme la tour Eiffel, afin de sensibiliser le grand public à la question climatique (prochain rendez-vous, le 20 mars 2020).

La nuit est belle

Toutefois, d’autres villes ont réalisé les avantages d’une extinction progressive des lumières nocturnes à plus large échelle. Ainsi, le 26 septembre 2019, c’est (presque) tout le Grand Genève qui éteindra l’éclairage public durant toute la nuit. Cent neuf communes ont déjà dit oui (dont l’intégralité des communes du canton de Genève) sur les 209 qui constituent l’agglomération transfrontalière. L’événement sera agrémenté d’animations locales avec la possibilité, à plusieurs endroits, d’observer plus aisément les étoiles.

«Tous les moyens sont bons pour attirer l’attention sur les problèmes de la pollution lumineuse, assure Laurent Debrot, secrétaire général de l’association Lamper, qui œuvre pour la modération, voire l'extinction, de l'éclairage public.

Toutefois, il faudrait que les habitants comprennent que notre volonté n’est pas d’éteindre l’éclairage public en soirée, mais au cœur de la nuit.»

En pointe sur le sujet, la commune du Val-de-Ruz (NE) va devenir, à la fin de l’année, la plus grande commune suisse ­ – 15 villages pour 17 000 habitants –­ à éteindre ses lampadaires. Petit à petit, tous les villages qui constituent la vallée ont commencé à s’y mettre. «Val-de-Ruz va plus loin que ce que je n’aurais jamais osé imaginer, ils éteignent les villages à minuit, alors que des bus et des trains y circulent encore. C’est à mon sens une première mondiale!» poursuit celui qui est aussi député vert au Grand Conseil neuchâtelois.


Dans le canton du Jura comme dans le Jura bernois, plusieurs petites localités y réfléchissent ou viennent de commencer cette transition.

Mais une ville plongée dans la nuit noire, ça ne serait pas dangereux par hasard? Pour le Bureau de prévention des accidents (BPA), l’éclairage public participe à faire baisser le nombre d’accidents, particulièrement des piétons et des cyclistes, aperçus plus tardivement par les autre usagers de la route quand la visibilité est basse. Une donnée que réfute Laurent Debrot, qui évoque le faux sentiment de sécurité que l'éclairage procure, et des comportements à risques qu'il induit auprès de certains piétons. Ce dernier participera d'ailleurs à un débat sur le sujet à Tramelan (BE), le 12 septembre 2019.

De son côté, le Val-de-Ruz a décidé de «couper la poire en deux» et les passages piétons resteront illuminés. Certains applaudissent cette exigence du Service cantonal des ponts et chaussées, d’autres la critiquent. «Du moment que c'est éteint, autant que ça soit éteint partout. Je me demande même si ce n'est pas plus dangereux d'éclairer uniquement les passages piétons. Si un piéton traverse en dehors des passages, est-ce qu'on va vraiment autant y faire attention?» s'interrogeait ainsi Chloé Douard, conseillère générale verte sur la RTS.

Les chauves-souris vous disent merci

Côté insécurité, l’expérience de plusieurs petites communes françaises montrerait que les incivilités et le tapage nocturne auraient plutôt tendance à diminuer lorsque l’éclairage public est drastiquement diminué, voire supprimé.

Intérêt supplémentaire du côté des économies, car le bilan de la ville française de Saumur – 30 000 habitants tout de même – est alléchant. La commune, qui a reçu fin 2018 le label «villes étoilées», avance une économie annuelle de 85 000 euros, soit quelque 92 500 francs.

Et vous, avez-vous également envie de faire plaisir – à votre échelle – aux chauves-souris tout en faisant des économies? Alors on éteint son éclairage privé de 22 à 6 heures et on opte pour un dispositif de détection de présence.

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