Société
Donald Trump: Qui sont ses cinq alliées puissantes?
Voilà que l’impensable risque à nouveau de se réaliser: en novembre 2024, Donald Trump pourrait gagner son ticket pour le bureau ovale de la Maison-Blanche, encore. Malgré le drame sanglant du Capitole, malgré les ingérences russes. Et, aussi, malgré son idéologie violemment hostile aux droits féminins dans une époque marquée du sceau de MeToo, qui a notamment conduit à annuler la loi garantissant l’accès à l’avortement au niveau fédéral. Mais il serait naïf de penser que le magnat de l’immobilier, dans son inépuisable croisade fachistoïde et masculiniste, ne serait épaulé que par des hommes.
Depuis ses premiers pas pour conquérir Washington en 2017, Trump a su confier des rôles clefs à des femmes, un peu pour le plaisir de ses propres yeux, mais surtout pour tenter d’amadouer l’électorat, qu’il soit féminin comme masculin. Des femmes trumpistes, oui, ça existe, et il y en a un certain nombre, même si l’immense majorité des personnalités féminines américaines sont allergiques à l’énergumène. Focus sur cinq alliées puissantes de la vague trumpiste en train de déferler pour la seconde fois.
Chanel Rion, journaliste
Donald Trump a souvent indiqué ne s’informer que via la chaîne conservatrice et parfois conspirationniste Fox News, mais le média préféré de l’ancien président américain est en fait une chaîne câblée encore plus à droite: One America News Network. Une idylle avec ce média complotiste et en roue libre qui était au plus haut lorsque Chanel Rion y était présentatrice et correspondante en chef à Washington. Cette journaliste hautement trumpophile s’est maintes fois arrangée avec la déontologie, au point de relayer en direct les thèses QAnon les plus invraisemblables sur les prétendues pratiques sataniques et pédophiles du clan démocrate. Elle a même accompagné l’ancien maire de New York, Rudy Giuliani, lieutenant indéfectible du milliardaire, dans une soi-disant enquête compromettante en Hongrie autour de la famille Biden. Aujourd’hui retirée de la chaîne, Chanel Rion, belle mais dangereuse comme nombre d’égéries de l’ex-président, demeure dans ses petits papiers et reste une voix qui porte pour relayer ses élucubrations.
Marjorie Taylor Green, politicienne
Elle est sans aucun doute la personnalité féminine pro-Trump la plus turbulente du paysage américain. Sorte d’ovni politique explosif évoluant à l’extrême droite, Marjorie Taylor Greene, représentante républicaine de Géorgie à la Chambre du Congrès, est une ennemie intime des Démocrates et s’avère parfois même bien gênante pour son propre parti, où elle s’est mis à dos nombre de membres plus modérés. Cette femme de 49 ans est l’une des plus ferventes apôtres de Donald Trump, aussi provocatrice et aussi radicale que lui, servant de porte-voix à ses visions paranoïaques du monde. Cette convaincue du mouvement complotiste QAnon et de la cause du Kremlin s’est déjà tristement illustrée par des propos racistes, homophobes et antisémites. Ses campagnes politiques, où elle se met en scène fusil-mitrailleur à la main debout dans son gros pick-up, parlent à beaucoup de citoyens et citoyennes des États ruraux.
Kristi Noem, politicienne
Quasi inconnue en dehors des États-Unis jusqu’à ce printemps, l’actuelle gouverneure du Dakota du Sud est subitement entrée dans la lumière médiatique début mai 2024 par une embarrassante polémique. Cette fervente Républicaine, qui serait en pole position pour devenir vice-présidente en cas de victoire de Donald Trump en novembre prochain, vient en effet de publier une autobiographie, No Going Back, aux passages parfois choquants. Elle y affirme notamment avoir tué son chien de ses propres mains parce qu’elle le trouvait trop agressif. Un geste qu’elle avance même être capable de réitérer à l’encontre du berger allemand «Commander» de Joe Biden, réputé avoir mordu plusieurs agents de sécurité de la Maison-Blanche. Invitée à clarifier ses propos lors d’interviews, Kristi Noem a persisté en disant que le chien des Biden, bien que mis à l’écart dans une maison familiale au Delaware, devrait être abattu.
Elise Stefanik, politicienne
Il y a quelques années, cette New-Yorkaise était regardée de travers par les trumpistes car jugée trop centriste. Sensible à l’écologie, elle a aussi fait partie des huit Républicain-e-s ayant soutenu l’Equality Act, cette loi condamnant les discriminations envers la communauté LGBT. Mais ça, c’était avant. Elise Stefanik, 39 ans, a progressivement migré vers l’aile la plus droitière du Parti républicain, et appartient désormais au quatuor de personnalités pro-Trump les plus hargneuses siégeant à la Chambre des représentants. Pas de doute pour elle: l’élection de 2020 était truquée par les Démocrates pour faire chuter son maître à penser aux cheveux orange. Ces derniers mois, elle a même joué les chasseuses de têtes wokes en réussissant à faire renvoyer trois pontes d’universités accusés d’être trop pro-Palestine. «Deux de moins!» a-t-elle triomphalement écrit sur Twitter après la chute de la présidente d’Harvard et de l’Université de Pennsylvanie.
Caitlyn Jenner, influenceuse
Pas vraiment connu pour être un ami des minorités, Donald Trump est pourtant défendu mordicus par plusieurs icônes de la communauté LGBT, dont Caitlyn Jenner, ancienne athlète masculine et star de la téléréalité de 74 ans. À part quelques critiques sporadiques émises à l’encontre de Trump en 2018 lorsqu’il était président, cette personnalité demeure un soutien visible et charismatique de la politique ultraconservatrice du clan. Grande amie de la fille aînée Ivanka et de l’épouse Melania, Caitlyn Jenner a récemment déclaré qu’une non-réélection de Donald, ce «leader fort», signerait «la fin du pays». Il y a un an, celle qui se présente comme la défenseuse des droits LGBT aux États-Unis a pourtant, sur Twitter, accusé Nike de wokisme pour avoir choisi l’influenceuse trans Dylan Mulvaney comme égérie…
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