Chronique sexe
«Circlure» ou renverser les rapports de domination
«Mmmh, toi, j’ai très envie de te circlure…» Énoncé avec un regard coquin, faut-il prendre peur face à cette proposition, s’en réjouir ou s’en offusquer? Imaginer des sauts en trapèzes, des trampolines, des cerceaux en feu (en un sens, sur ce point-là, vous pouvez), enfin tout un cirqu(l)e derrière cette énonciation? Difficile de facto de donner son consentement – libre, éclairé et enthousiaste si possible – quand la première réaction que l’on a sonne comme la 5e lettre de l’alphabet!
Mais quel est donc ce néologisme, qui acte d’une révolution dans la représentation des sexualités? Un mot créé en 2016 par la philosophe féministe Bini Adamczak à l’aide des termes Cir- de circum en latin (cf. autour), et -clure de claudere (cf. clore) pour décrire une expérience pourtant vieille comme le monde: celle d’entourer un élément (pénis, doigt, gode, …) à l’aide de son vagin, de sa bouche ou même de son rectum. Pourquoi est-ce si intéressant que cela?
Pendant bandant de la pénétration
La circlusion est donc le pendant bandant de la pénétration, quand c’est l’autre qui nous chevauche, nous enserre, nous aspire. Quand, plus que de nous accueillir, il ou elle vient nous chercher à l’entrée, nous attire à l’intérieur, nous embarque dans son envie, montrant un désir de fer dans un écrin de velours charnel. Ce néologisme réveillera peut-être les craintes profondes et archétypales du «vagina dentata» castrateur chez certaines personnes… Mais il empouvoire les personnes désirantes de sentir l’autre en elles, mettant en valeur leur capacité d’action et la puissante douceur de leur musculature volontaire.
L’automne arrivant, on peut dire que c’est utile aussi en cas de déprime: un petit hug de la chatte (ou autre), et c’est reparti mon kiki!
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