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Carnet noir: décès de Benoîte Groult, auteure et féministe
La romancière, essayiste et journaliste, avait 96 ans. Les hommages sont déjà très nombreux sur les réseaux sociaux, pour saluer cette pionnière des droits de la moitié de l'humanité.
De la dénonciation de l’excision à son combat pour la féminisation des noms de métiers (elle est présidente de la «Commission de terminologie pour la féminisation des noms de métiers» entre 1984 à 1986), en passant par le droit à l’avortement, cette icône féministe a traité de toutes les luttes égalitaristes ‒ des thèmes malheureusement toujours d’actualité.
On attendait un garçon
Le jour de sa naissance, le 31 janvier 1920 à Paris, ses parents, qui s’attendaient à accueillir un garçon, ont simplement ajouté un «e» au prénom qu’ils avaient choisi pour leur enfant.
Sa mère est styliste, et son père exerce le métier de décorateur. Sa sœur cadette, Flora, est coquette et proche de sa génitrice, alors que Benoîte prend exemple sur la figure paternelle, préférant les sports d’hiver et la Bretagne aux frivolités de la ville.
Elle se mariera trois fois. Son premier époux, étudiant en médecine, décède de la tuberculose quelques mois à peine après leur mariage. Le second, journaliste, lui donnera deux filles, mais se révélera trop macho pour Benoîte, qui finira par divorcer. Le dernier, en 1951, est l’écrivain Paul Guimard, son grand amour, décédé en 2004. Elle a eu une troisième fille avec lui.
Une journaliste et auteure engagée
Cette femme forte et obstinée fait carrière dans le journalisme, notamment pour la Radiodiffusion française depuis le milieu des années 40, avant d’écrire trois romans à quatre mains avec sa sœur Flora Groult entre 1958 et 1967.
Ce n’est qu’en 1972, à l’âge de 42 ans, qu’elle publie «La Part des choses» qui sera un de ses ouvrages les plus connus, puis «Ainsi soit-elle» trois ans plus tard, où elle revendique ouvertement son féminisme. Elle y critique la domination des hommes dans une société patriarcale dont les femmes n’arrivent pas à s’émanciper.
«Rien ne changera profondément aussi longtemps que ce sont les femmes elles-mêmes qui fourniront aux hommes leurs troupes d’appoint, aussi longtemps qu’elles seront leurs propres ennemies», écrit-elle notamment.
Nous disons tristement au revoir à cette grande dame, mais surtout merci.
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