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A Las Vegas, le mariage a du plomb dans l'aile
La célèbre cité du Nevada (sud-ouest des Etats-Unis) attire depuis des décennies les candidats au mariage et a célébré jusqu'à une union sur 20 dans le pays grâce à sa législation très souple. Il suffit de remplir un formulaire, d'avoir 60 dollars et un document d'identité émis par le gouvernement pour obtenir un permis de mariage en quelques minutes. Et ce, tous les jours jusqu'à minuit. Pourtant, la Mecque américaine des casinos est passée de 128 000 unions célébrées en 2004 à 81 000 en 2014, soit une chute de 37% en 10 ans.
Jean-Claude Chevalme gagne sa vie en célébrant des unions sur des musiques du «King», en 10 minutes seulement, pour quelques centaines de dollars. Il est le premier à constater que les affaires ne sont plus ce qu'elles étaient. «Le business des mariages à Las Vegas n'a cessé de décliner depuis 2004. Cela n'a pas été des hauts et des bas, puis encore des hauts et des bas, non, ça a diminué d'année en année», affirme cet officiant français de la «Graceland Wedding Chapel», l'une des chapelles de Las Vegas. Il l'attribue à une économie défaillante: «les gens ont de moins en moins de sous».
D'autres mettent en cause un effet de mode né dans les années 50 et qui s'essouffle. Lynn Marie Goya, secrétaire du Comté de Clark, rappelle que «Paul Newman et Joanne Woodward, deux stars des années 50 à Hollywood, se sont mariés ici». Ils ne sont pas les seuls. Mia Farrow et Frank Sinatra ont échangé leurs vœux dans la capitale du vice en 1966, avant de divorcer deux ans plus tard. Demi Moore et Bruce Willis, Angelina Jolie et Billy Bob Thornton, Richard Gere et Cindy Crawford ont aussi convolé dans la délirante cité du désert.
Caprices et coups de tête
Au fil des ans, le mariage à Vegas a toutefois perdu de son glamour. C'est devenu le synonyme des unions sans lendemain célébrées sur un coup de tête ou pour la blague. Comme le mariage de Carmen Electra et Dennis Rodman en 1998, annulé après neuf jours, ou celui de la pop star Britney Spears et de son ami d'enfance Jason Alexander, en 2004... Qui a duré 55 heures.
Des films comme la comédie à succès «Very bad trip», qui campe les mésaventures à Las Vegas d'un futur jeune marié et de ses amis autour d'un enterrement de vie de garçon, viennent renforcer cette image. «Au fil des années, les gens se sont fait une idée fausse du mariage à Vegas, ils imaginent des gens qui se marient à la dernière minute parce qu'ils ont trop bu, mais ça c'est ce qu'on voit au cinéma et ce n'est pas la vérité», assure Lynn Marie Goya.
La ville estime que le manque à gagner par rapport aux belles années du mariage à Las Vegas représente un milliard de dollars par an. Elle s'apprête à lancer une grande campagne mondiale de publicité pour tenter de redorer son blason et attirer une nouvelle génération d'amoureux, surtout en provenance de l'étranger.
A l'instar de Tone, jeune mariée norvégienne. Aux yeux de la jeune femme, Vegas «ce n'est que du fun, c'est la folie. Tout est grand, gros, c'est tellement différent de la Norvège!»
Rob Johnston, jeune marié britannique, est lui aussi comblé: «Elvis est venu nous marier, on a adoré. On a passé quelques jours merveilleux et maintenant on va dîner sur la Tour Eiffel. Que demander de plus?»
Las Vegas peut aussi compter sur une clientèle en plein essor: les couples homosexuels. Depuis une décision de la Cour suprême fin juin, ils peuvent se marier légalement partout aux Etats-Unis.
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