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La grève des femmes du 14 juin 2019 restera à jamais dans les mémoires et dans les livres d’histoire: il s’agit de la plus grande mobilisation sociale que la Suisse a connue. «Partout, les collectifs locaux ont été dépassés par l’ampleur de la grève, partout, les manifestations organisées ont été les plus grandes jamais vues», note le communiqué envoyé par la coordination nationale des collectifs pour la grève féministe. Si elle reste difficile à chiffrer, la journée du 14 juin 2019 «a dépassé celle de la grève des femmes de 1991, avec largement plus d’un demi-million de personnes dans la rue».

Des regards plutôt que des mots

Sarah Vez, photographe basée à Vevey, avait envie de s’engager davantage ce jour-là. À sa manière, elle souhaitait marquer le coup, «car les choses restent grâce aux images, on ne les oublie pas», explique-t-elle. Le portrait étant son domaine de prédilection, elle a choisi d’immortaliser des dizaines de femmes qui se sont mobilisées le 14 juin sur la place Saint-François à Lausanne. Car ce qui l’a marquée, ce sont les nombreuses raisons différentes, propres à chacune, qui ont poussé ces dernières à faire grève.

«Chaque femme a son histoire, ses propres revendications. Il n’y avait de loin pas que le problème des inégalités salariales qui était pointé du doigt.»
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La photographe ne donnait pas de consigne à celles qui acceptaient de passer devant son objectif. «Je leur disais simplement de penser à ce qui les poussait à faire grève, explique-t-elle. On voit ainsi différentes émotions en regardant les portraits. Certaines ont les larmes aux yeux, d’autres sont tristes, en colère ou éclatent de rire.»

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Pour Sarah Vez, le 14 juin 2019 a permis de briser les a priori entourant le féminisme. «Certains clichés percevaient encore les féministes comme des femmes aigries, en guerre contre les hommes. Ça n’est pas du tout ça! J’ai été frappée par l’énergie hyper positive qui se dégageait de la manifestation, par son ambiance touchante, bienveillante. J’en ai eu la chair de poule, cette journée était vraiment surréaliste.»

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L'après 14 juin 2019

Désormais, l’artiste vaudoise, toujours sensible aux injustices et à l’image que l’on a des femmes dans la société, espère que les millions de photos prises le jour de la grève ne soient pas oubliées, à l’instar des revendications des grévistes. «Ce n’était pas «qu’une» journée, l’histoire est en marche, il reste beaucoup de choses à faire pour que l’on continue de parler des discriminations qui nous touchent et que l’on instaure un changement politique sur le long terme.» Et parfois, un regard seul peut faire la différence.

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