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Les «14 Novembre» d’Aurélie Silvestre

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Lorsque le soleil s’est levé, le 14 novembre 2015, sur un Paris meurtri, l’univers d’Aurélie Silvestre s’était écroulé. En l’espace d’une seule nuit, de quelques terrifiantes minutes, elle avait perdu l’homme de sa vie, le père de ses deux enfants: Matthieu Giroud, un professeur de géographie âgé de 38 ans, a laissé sa vie au Bataclan, aux côtés de 89 autres personnes. Fauchées par les balles des terroristes.

Une année après les faits, le déchirement est intact, et les propos de cette femme infiniment courageuse devraient nous servir de leçon et d’inspiration à tous.

Aurélie et Matthieu s’étaient rencontrés une dizaine d’années plus tôt, dans un train. Trois ans avant les attentats, ils avaient mis au monde un petit garçon, Gary. A la mort de Matthieu, Aurélie était enceinte de cinq mois; une petite fille. Elle l’appellera Thelma.

L’arrêt du temps

Comment survit-on à un 14 novembre 2015? Saisissant la plume afin de ne rien oublier et surtout pour que ses enfants «sachent combien leurs parents se sont aimés», elle a déposé son histoire, sa bataille, sur le papier. Le résultat: un livre magnifique et déchirant qui pose des mots sur l'inommable. Une lecture importante et indispensable. Aurélie Silvestre s’est confiée au magazine «ELLE» dans une longue interview qui nous a profondément émues.

Le titre de son livre, elle l’explique ainsi: «Que fait-on le lendemain d’un soir pareil? Moi, mon année n’a été qu’une succession de 14 novembre, comme si le calendrier s’était soudainement arrêté sur cette journée.»

«Le 15 novembre, je me souviens avoir allumé la télé et entendu une voix raconter à propos d’une victime: «Il avait un enfant de 3 ans et allait avoir une petite fille au printemps.» Je me suis dit: «Mon Dieu, sa pauvre femme», alors qu’en fait c’était moi», y raconte-t-elle.

Un lever de soleil

Aurélie Silvestre s’est relevée à la force de ses bras, consolant son fils de l’inconsolable après lui avoir annoncé «Papa est mort.» Et puisque la vie l’emporte, le printemps venu, elle mettait au monde sa petite Thelma. Aujourd'hui, la jeune femme constate que sa capacité à aimer est «intacte» et vit au jour le jour, animée d'un admirable instinct de survie.

Le courage de cette maman semble inexpugnable, tandis qu'elle raconte, toujours au magazine «ELLE»:

«Le lendemain […], j'ai traversé Paris pour me rendre au centre de crise de l'École militaire. Ce matin-là, j'aurais pu ne rien voir. Et pourtant, j'ai vu le soleil se lever sur la grande roue, place de la Concorde, c'est un résidu de beauté qui m'a fait basculer. À ce moment précis, j'ai décidé que j'allais continuer à vivre.»

Une année s'est écoulée depuis cette terrible nuit. Toutes nos pensées sont avec ceux qui, comme Aurélie, ont perdu des êtres chers le 13 novembre 2015. Mais gardons en tête le sous-titre magnifique de ce livre bouleversant dont la lecture fend le coeur en même temps qu'il le réchauffe quelque peu: «La seule chose que l'on puisse faire, c'est s'aimer plus fort.»


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