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Le come-back de l’huile de coco
Exotique, la noix de coco? Plus vraiment, pour qui traverse régulièrement les allées des supermarchés. Le plus souvent, elle y est vendue dans des conserves ou des pots en verre, sous la forme d’huile, de lait ou de crème. La différence? L’huile (qui devient du beurre à moins de 20 degrés) vient de la pression et de la séparation de la fraction lipidique de la pulpe fraîche des noix de coco, tandis que la crème et le lait sont issus du mélange de cette chair broyée avec de l’eau.
Histoire d’un revirement
L’usage culinaire de la noix de coco n’est pas une nouveauté. Utilisée depuis toujours en Asie et en Afrique où elle est produite, elle a également trouvé sa place dans les cuisines des Américains, puis en Europe, jusque dans les années 60-70. Elle a ensuite été abandonnée sous la pression des industries d’autres huiles (maïs, soja, colza), et parce qu’on lui reprochait d’être nocive, du fait de sa haute teneur en acides gras saturés. Avec un taux de 90%, elle est en effet le produit végétal qui en contient le plus. Or ces graisses ont longtemps été accusées d’être à l’origine du surpoids et des maladies cardio-vasculaires. Sauf que, depuis les années 2000, cette information a été largement contredite par la science.
Les gras qui font mincir
Non, les acides gras saturés ne sont pas mauvais pour la santé. Du moins ne se valent-ils pas tous, explique le nutritionniste Valerio Rizzo: «La plupart des acides gras présents dans notre alimentation (viande, lait…) sont dits «à longue chaîne», (TCL). Mais l’huile de noix de coco contient surtout des acides gras «à chaîne moyenne» (TCM), qui sont métabolisés différemment: contrairement aux TCL (qui sont stockés sous forme de graisse, ndlr), ils vont directement vers le foie et sont utilisés comme une source d’énergie.» Selon le nutritionniste, c’est ce qui fait d’eux un allié de la perte de poids. D’autant plus qu’à l’instar de tout corps gras c’est un coupe-faim efficace.
Du «bon cholestérol»
Mais qu’en est-il donc des taux de cholestérol, que les acides gras saturés feraient augmenter? Là encore l’huile de coco semble sortir du lot: ses gras sont principalement présents sous la forme d’acide laurique, qui augmente le taux de ce fameux «bon cholestérol» (HDL). A l’inverse du beurre, par exemple, autre source importante de gras saturés, mais sous la forme d’acides palmitiques, qui élèvent le taux de «mauvais cholestérol» (LDL) dans le sang.
Antialzheimer et anticancer?
Depuis environ cinq ans, les études se multiplient qui mettent en lien la consommation de l’huile de coco avec la lutte contre l’obésité abdominale, la résistance à l’insuline, l’hypertension, l’épilepsie, l’alzheimer et certains cancers. Si l’on devait n’en citer qu’une: les conclusions d’une recherche, publiées en juillet dernier, avançaient qu’elle avait un pouvoir inhibiteur sur des hormones (peptide bêta-amyloïde) qui jouent un rôle clé dans le développement de l’alzheimer.
Effet de mode
Alors, huile miracle? Sans remettre en question ces recherches, la naturopathe Mélanie Refine tempère: «La nutrition subit autant d’effets de mode que le prêt-à-porter! A chaque saison il faut un nouveau produit en une. C’est ainsi qu’un aliment fait soudain l’objet de quantité d’études, souvent intéressantes, mais aussi parfois menées de façon douteuse. Puis ce succès met à l’écart les autres produits. Comparativement, nous avons encore peu d’études sur les effets potentiellement bénéfiques sur la santé des acides gras saturés du beurre traditionnel. Or il serait plus sain, au moins pour notre environnement, d’utiliser un produit local plutôt que de faire venir l’huile de coco de l’autre bout du monde, souvent hautement raffinée et hors des circuits bios!»
Le nutritionniste Valerio Rizzo est d’accord avec l’experte sur un point: «Des études sur l’huile de coco font mention des bienfaits des polyphénols qu’elle contient. Or ils sont présents aussi en grande quantité dans celle d’olive!»
Plus ou moins écolo?
Cependant, l’argument écologique ne le satisfait pas: «L’huile de coco est faite dans des pays où la production d’huile de palme reste très majoritaire et est bien plus dommageable pour l’environnement (destruction de forêts, monoculture…). L’huile de coco offre donc à ces pays la chance de diversifier leur économie et de réduire l’impact écologique. De plus, elle est souvent issue de productions bios et du commerce équitable. Donc, acheter local paraît certes plus logique, mais consommer plus loin est parfois plus humanitaire, et même écologique.»
Bon sens et audace
Alors, que choisir au rayon huiles? «Faire preuve de bon sens», suggère Mélanie Refine, «et d’audace», ajoute Valerio Rizzo. Le bon sens nous intime de ne pas remplacer toutes nos sources de gras par de l’huile de coco, ni à foncer sur tout produit sous prétexte qu’il contient le précieux fruit: les transformations qu’elle a subies pourraient lui faire perdre tout intérêt nutritionnel. Il est impératif de viser la qualité: la choisir vierge de première pression, et bio (les matières grasses gardant tous les pesticides). L’audace, elle, nous suggère de glisser plus souvent cette saveur exotique dans nos plats. Les idées de recettes sont pléthores en ligne. C’est l’intérêt de choisir un produit à la mode.
3 autres usages de l’huile de coco
1. Pour blanchir les dents
Utilisée en gargarisme, l’huile de noix de coco permet de blanchir les dents et de les débarrasser des taches. Prenez une cuillerée à soupe d’huile, remuez-la dans la bouche durant 15 à 20 minutes, et recrachez. A effectuer quotidiennement.
2. Pour hydrater les lèvres
Réparatrice et hydratante, l’huile de coco, une fois durcie, devient un excellent baume à lèvres. Versez un peu d’huile de coco dans un petit pot en verre ou en métal, placez-le au frais pour qu’elle de solidifie. Il suffit de l’étaler sur les lèvres du bout du doigt pour une hydratation intense.
3. Sur le corps et les cheveux
Ultranourrissante, elle convient bien aux peaux et cheveux secs. A répandre sur les cheveux avant le shampooing et à appliquer après la douche sur le corps, en insistant sur les coudes, talons et genoux. Quelques gouttes peuvent également être appliquées sur le visage si nécessaire.
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