Walking on sunshine
Ça marche vraiment, la luminothérapie?
Hier matin, alors que je galopais dans le froid pour attraper mon train, un son lointain m'est parvenu. Dans la semi-obscurité de ce début de journée, on aurait dit qu'il émergeait d'une autre vie... c'était le chant d'un oiseau, miraculeusement réveillé avant huit heures. D'ailleurs, le soleil (qui n'apparaissait plus avant mon arrivée au travail) semblait lui aussi être sur le point de se lever. Est-ce trop tôt pour penser au printemps..?
Quoi qu'il en soit, je venais de passer mes quinze minutes habituelles devant ma lampe de luminothérapie, en avalant mon bol de porridge. Quinze ou vingt minutes, parce que je n'ai malheureusement pas plus de temps à lui accorder. Aujourd'hui, après plusieurs semaines de test, l'heure du bilan est arrivé.
Anti-déprime, saisonnière ou non
Très médiatisé, l'objet promet entre autres d'alléger les effets du blues d'hiver, grâce à la diffusion d'une lumière blanche, souvent émise par des LED. Il est arrivé chez moi alors que je commençais à ressentir les effets du changement d'heure: fatigue, humeur ronchonne, matins difficiles, manque de motivation... Décidée, je me suis procuré l'un des nombreux modèles destinés à un usage quotidien à domicile.
Lors de notre première rencontre, je la regardais d'un œil soupçonneux, cette jolie lampe ronde, aveuglante au saut du lit, vivifiante en milieu d'après-midi. Aussi m'a-t-il fallu quelques jours pour me souvenir de l'enclencher, avant mon départ au travail. Mais à force de petits rappels notés sur des post-it et collés un peu partout, on est devenues plutôt amies, elle et moi. Au bout d'une semaine, j'avais l'impression qu'une fenêtre trop longtemps fermée avait été ouverte, comme lorsqu'on quitte une salle de cinéma pour retrouver la lumière du jour. Souvent, le retour dans la rue obscure ou un coup d’œil par la fenêtre me semblait plutôt étrange.
J'avoue qu'au tout début, je ne ressentais pas grand chose. J'étais surtout pressée de pouvoir ranger ma petite lampe, afin de pouvoir vaquer à mes occupations et démarrer ma journée. Mais au fur et à mesure, je n'oubliais plus de prendre mon bol de lumière, qui me donnait l'impression de recharger lentement mes batteries.
Si nous sommes nombreux à nous tourner vers cette méthode simple pour soulager de petits désagréments hivernaux, elle est aussi prescrite pour traiter des troubles plus sérieux:
«La luminothérapie est un traitement médicalement reconnu de la dépression saisonnière, explique la Dre Sylfa Fassassi, médecin associée au Service de psychiatrie générale du CHUV. Mais elle est également indiquée pour traiter les dépressions non saisonnières, certains troubles du sommeil et les dérèglements de l'horloge biologique qui peuvent être dus au travail de nuit, au jetlag, ou un trouble du rythme circadien.»
Les mois hivernaux ne sont d'ailleurs pas le seul moment durant lesquels il peut être bon de faire appel à la luminothérapie:
L'experte souligne cependant que la méthode est peut-être déconseillée aux personnes souffrant d'une maladie ophtalmologique. Il faut alors consulter son médecin, avant l'initiation du traitement.
30 minutes au saut du lit
Par contre, vingt minutes, c'est long: surtout lorsqu'une journée bien chargée nous attend et que la puissance de la lumière ne nous permet pas de tout faire. J'ai donc pris l'habitude de manger mon petit-déjeuner à proximité de ma lampe, qui ne me gêne alors pas du tout.
Parfois, j'essaie de méditer (souvent sans succès), yeux fermés, en attendant que la magie opère. Mais apparemment il s'agit d'une mauvaise idée:
«La luminothérapie doit être utilisée le matin au réveil, classiquement durant toute la durée de la période hivernale, en cas de dépression saisonnière, indique la Dre Fassassi. Il est préférable que le début de l'exposition commence avant 8 h. Et pour la plupart des personnes, une exposition de 30 minutes convient avec une lampe émettant 10 000 lux. Certains patients auront besoin d'augmenter la durée, mais il faut bien veiller à respecter la distance d'exposition préconisée par l'appareil.»
Le weekend, il m'arrive effectivement de lire à proximité de ma lampe, durant une petite demi heure. Ensuite, un peu lassée par cette lumière, comme on se lasserait du soleil en pleine figure, je finis par l'éteindre. Mais l'effet est alors plus perceptible!
Verdict
Cette année, le blues d'hiver (dont je me plains surtout en janvier) s'est fait nettement plus discret! Et puisque la vitamine D n'est synthétisée par le corps qu'au moyen d'une exposition aux rayons ultraviolets du soleil, j'avale sagement un supplément alimentaire tous les jours.
Si les effets n'ont pas été miraculeux du premier coup, cela vient sans doute de mon manque de régularité. Il me reste encore quelques semaines d'hiver pour me rattraper. Mais une chose est sûre: l'année prochaine, je m'y mets dès le 15 octobre!
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