cuisine
Caméline, pavot, lin... le retour des huiles oubliées
Leur culture est très ancienne et, pourtant, ces huiles oubliées pendant des années reviennent à la mode. Elles sont toutes riches en oméga-3 et oméga-6, ce qui permet, entre autres, un bon fonctionnement du système cardio-vasculaire. Qu’elles soient de chanvre ou de pavot, de carthame ou de caméline, elles séduisent par des goûts prononcés dont on a perdu l’habitude.
Huiles de caractère, elles donneront à vos plats des saveurs parfumées parfois épicées. Il ne vous en faudra qu’un filet pour sublimer une salade, un tartare de viande, un ceviche de poisson ou un carpaccio de cèpes.
Outre le colza, le soja ou le tournesol, il existe un marché de niche d’huiles extraites d’autres plantes qui se développe fortement. Il correspond à une nouvelle demande du consommateur en nectars plus goûteux, plus rares, produits par des artisans locaux. Certaines espèces, comme le pavot, le lin ou la caméline, cultivées il y a fort longtemps, avaient presque totalement disparu du paysage agricole européen au XXe siècle. Mais ces plantes écologiques et multi-usages regagnent aujourd’hui leurs lettres de noblesse.
Du local à l’exotique
Au Moulin de Sévery, dans le canton de Vaud, on trouve une huile d’amande à l’arôme de beurre de noisette, idéale avec des fruits de mer, une huile de pistache, plus puissante, à marier avec des crustacés ou encore une huile de pignons de pin qui nous emmène en forêt. A servir sur des pâtes ou dans un pesto. Sans oublier celle aux pépins de courge, au goût de caramel.
Vous pourrez en goûter bien d’autres encore, et de bien plus exotiques, mais vérifiez toutefois qu’elles soient pressées à froid et 100% naturelles. On pense à l’huile de cumin noir, de graines d’argousier, de noyaux d’abricot. Toutes répondent à la demande de diversification des consommateurs. Alors, essayez-les. Elles vous enchanteront le palais.
Gourmandises, par Quentin Ducommun
On adore ce genre d’endroit offrant un incroyable bol d’air. Non loin de l’autoroute de Neuchâtel, à deux pas des rives du lac, se niche le domaine des Prés-d’Areuse. Une ferme avec ses champs de colza, de caméline et de carthame aux alentours. Ici, les oies se baladent entre les noyers et les cochons laineux, qui s’en donnent à cœur joie. Pour les Ducommun, l’agriculture est une affaire de famille. Et de passion.
«Chez nous, la culture de la pomme de terre est ancestrale et quand mon grand-père a décidé de planter des noyers, on lui a dit qu’il était fou.» Quentin, lui, aime aussi innover, tester, tout en gardant le respect de la nature. «Il faut oser et varier les plaisirs.» Alors il a fait pousser des grenades, en petite quantité, ainsi que des amandiers. Dans un ancien pigeonnier, qui fait office d’adorable magasin, on trouve des merveilles. Forcément présents, les fruits et les légumes du jardin, les lentilles maison, du pain blanc ou complet au blé de la ferme, des huiles de leur production, colza, tournesol, noix, mais aussi caméline, pavot et carthame.
«En 2006, j’ai acheté une presse à huile. Je fais de petites productions. Je ne veux pas conquérir le monde avec mes huiles, je veux rester local.» Avec sa charmante épouse Stéphanie, ils vendent aussi les produits de la région, des spécialités à tomber comme le pur noir, une tartinade de boudin des frères Alcala, de Vaumarcus, ou l’humus du terroir. Ici, c’est le partage, une ambiance et la qualité. Que rêver de plus?
Huile de pavot
«Elle possède une couleur jaune pâle, explique Quentin Ducommun, du domaine des Prés-d’Areuse. Elle offre une délicate saveur de pignon de pin et de noisette. On retrouve bien le goût des graines. Elle est assez légère, mais elle a un caractère bien affirmé. Je peux vous dire qu’elle ne fait aucun effet, contrairement aux idées reçues. Elle est idéale sur un fromage de chèvre frais. Elle a une forte teneur en oméga-3, en oméga-9 et en vitamine E.»
Huile de carthame
Elle a une robe jaune soleil. La plante est rustique, robuste. La fleur, jaune rouge, ressemble au chardon. Son goût est léger, agréable, avec une note de noisette. Elle sublime viande et poisson. Elle est aussi utilisée en cosmétique, rendant la peau satinée et les cheveux soyeux. Elle a une forte teneur en oméga-6, oméga-9, vitamine E et vitamine K.
Huile de caméline
Elle a une robe d’or et une saveur herbacée proche de l’asperge verte, mais qui rappelle aussi l’amande. Ronde en bouche. elle se marie bien avec les fruits et les légumes. Idéale en salade ou dans un smoothie. A poser en filet sur des pâtes, un poisson grillé ou un tartare de bœuf. Elle est riche en oméga-3, oméga-6, oméga-9 et vitamine E.
Huile de lin
Sa robe est jaune or, lumineuse. Son odeur est prononcée, son goût fort, presque amer. Pourtant son nom latin, linire, veut dire adoucir. Cette huile apportera de l’onctuosité à un tartare de poisson, un caviar d’aubergine ou un pesto à l’ail des ours. Chargée en oméga-3, elle est une alliée précieuse pour la santé.
Sylvie et Bertrand Comtesse, Engollon (NE).
Huile de chanvre
Non, vous ne planerez pas avec l’huile de chanvre. Sinon de bonheur! De couleur jaune vert plutôt sombre, elle possède une odeur d’herbe fraîchement coupée. Légèrement épicée, elle sera parfaite sur un carpaccio de bolets, de Saint-Jacques ou encore sur des sashimis. Riche en oméga-3 et en oméga-6, elle regorge d’atouts pour la santé.
Moulin huilerie de Sévery (VD).
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