pure gourmandise
Bonbons artisanaux: 3 adresses suisses qui nous font craquer
Les bonbons, c’est tellement bon. Oui, mais lesquels? Les roudoudous ou les jelly vegan à la pastèque, les fraises Tagada ou les Bean Boozled aux crottes de nez? Il faut dire que presque un siècle les sépare et que le marché de la confiserie se diversifie, suivant la tendance healthy, pour séduire une clientèle chaque jour davantage soucieuse de son alimentation: sans gélatine, moins sucré, moins calorique, bio, végétarien, voire véganes. Le bonbon nouvelle manière aime aussi provoquer avec le mauvais goût. Grimaces et fous rires entre jeunes assurés. Comment les modes ont-elles changé? Les arômes évolué? Que préfèrent les enfants, les adolescents ou les adultes? Réponses avec trois jeunes femmes, véritables becs à sucre.
«On associe bonbons et enfants, mais les 80% de ma clientèle sont des adultes, sourit Ophélie Baumberger, de la confiserie Jellyfish, à Carouge (GE). Ils adorent les réglisses confites ou fourrées, salées ou acidulées. Les enfants, eux, quand ils entrent dans ma boutique sont attirés par les couleurs. Il faut qu’elles soient fluo, vives et gaies. Ils adorent les nounours fruités, jaunes, verts ou rouges, les sucettes guimauves roses et jaunes aux parfums fraises et citron. Les ados, quant à eux, aiment les nouveautés, genre Harry Potter ou Jelly Belly Bean Boozled, des boîtes de bonbons qui, fruits du hasard, contiennent de délicieuses dragées et d’autres aux goûts infects, genre jus de chaussette, pâtée pour chien, voire même vomi.»
Un bonbon cuvette de WC
Roxanne Magnin, du site Bonbonvibration, s’en amuse. Oui, elle connaît bien cette mode. «Les ados recherchent des sensations fortes. Ils veulent du gluant, du piquant, comme avec les Têtes brûlées. Les enfants, eux, aiment les bonbons sous toutes leurs formes: grenouilles, vers de terre, œufs ou hamburgers. Parmi les nouveautés figure un bonbon en forme de toilettes. Il faut tremper la sucette dans la cuvette. Les enfants adorent, les parents moins.»
Mais la tendance générale, ce que les adultes recherchent de plus en plus, ce sont les confiseries saines et artisanales, véganes, aux colorants naturels ou sans sucre. Et aujourd’hui, une nouvelle panoplie s’offre à eux. «Certains clients veulent exclusivement du sans gluten ou du sans gélatine, reprend Roxanne Magnin. Il y a aussi des bonbons halal, sans gélatine de porc pour les personnes de confession musulmane. Ils sont d’ailleurs délicieux et leur saveur inédite ne se retrouve nulle part ailleurs.
Krystel Fazzi, de l’Amikette, qui tient un nouveau kiosque à bonbons en ligne, a tout compris. Elle s’est inspirée des lasagnes-fraises et des langues de chat de son enfance pour confectionner ses fruiandises. «Ils sont à base de fruits et de légumes de saison venant de productions locales, mis à part la mangue et le gingembre. J’ai voulu m’orienter vers des bonbons plus sains, mais qui restent attractifs, sympas, funs et originaux. Ils plaisent à tout le monde. Et sans reprendre le slogan d’un industriel du genre, ils font la joie des enfants et aussi celle des adultes.»
L’Amikette, Krystel Fazzi
L’enfance retrouvée
Krystel Fazzi confectionne des bonbons 100% naturels, réalisés à partir de fruits et de légumes issus de productions locales. Ils sont réduits en purée, déshydratés et enrobés de sucre acidulé. Un régal! «Ils ont un côté rigolo qui picote. Ils ne sont pas écœurants et ne collent pas dans la bouche.» En suivant les saisons, Krystel Fazzi se réjouit d’en créer de nouveaux: «En mai, il y aura la fraise et la rhubarbe. Pour les légumes, j’ai déjà réalisé des bonbons au concombre. Je vais tester le fenouil orange.» Ces fruiandises, comme elle aime les appeler, font écho aux douceurs de notre enfance version moderne. Disponibles sur son site et dans plusieurs points de vente romands.
Bonbonvibration, Roxanne Magnin
Des gourmandises véganes
«J’ai tenu une boutique de bonbons durant des années à Bulle, puis une autre près de Fribourg. Aujourd’hui, mon parcours sucré, ma douce aventure se poursuit avec cet e-shop. Pour moi, c’est l’avenir et tout ça fonctionne plutôt bien. J’ai une clientèle fidèle et variée.» Dans la gamme halal, elle propose des grenouilles multicolores, des œufs acides ou, plus doux, des cœurs de pêche. Côté sans gluten, place aux bouchées arc-en-ciel ou aux guimauves fleurs. Pour les sans gélatine, direction violettes de Toulouse ou lasagnes framboise-myrtille.
Enfin, quand on lui demande son bonbon préféré, Roxanne Magnin répond du tac au tac: «Le hérisson chocolaté, une spécialité française. Il s’agit d’une guimauve avec du caramel enrobé d’un chocolat-crispy. C’est une tuerie.» En plus, il figure sur son site.
Jellyfish, Ophélie Baumberger
À Carouge, cette confiserie est le paradis des bonbons
Dans des bocaux en verre, il y en a de toutes les couleurs, de toutes les formes. Du regard, on passe des réglisses aux sucettes, des roudoudous dans de vrais coquillages, aux petits pois et lard qui, contrairement à leur nom, sont une douceur végétarienne. En dégustation, on est séduit par les caramels fait maison, tendres, doux et crémeux, les guimauves fraises et les coquelicots à l’ancienne… une véritable caverne d’Ali bonbon dont même les cartes de visite rappellent l’enfance en se présentant comme des cocottes en papier.
«J’ai ouvert en décembre 2017. C’est venu à la suite d’un souhait de changer d’orientation. Je suis horlogère-bijoutière de formation. Là, j’ai trouvé ma place. J’ai choisi le nom de Jellyfish pour signifier une aventure qui m’est arrivée avec une méduse et évoquer la mer. J’ai deux enfants qui sont toujours partants pour m’aider dans mes choix.»
Confiserie Jellyfish, rue Saint-Joseph, Carouge (GE), Tél. 022 556 67 79