Cinéma
«OSS 117 : Alerte rouge en Afrique noire»: de qui se moque-t-on?
Sorti le 4 août 2021 au cinéma, le troisième volet OSS 117 : Alerte rouge en Afrique noire marque le retour de l’agent secret Hubert Bonisseur de La Bath. Une parodie des romans d’espionnage OSS 117, dont le rôle principal est interprété par Jean Dujardin. Réalisé par Nicolas Bedos, le film se moque du politiquement correct. Pour s’autoriser à aligner les bonnes grosses blagues, il place l’intrigue en 1981, à la fin des années Giscard. Une époque où les questions de sexisme, de racisme et d’homophobie ne se posent pas. Claques sur les fesses des femmes (qui en redemandent), critiques sur le physique des moches et rires gras donnent le ton dès le début du film.
Stéréotype de la femme noire
Nostalgique des années 1980, je pensais regretter cette décennie qui m’évoque la liberté, l’insouciance, mon enfance, Alf et le fluo. Une époque où on était censés rire de tout.
Mais voilà que quarante ans plus tard, OSS 117 remet le couvert. Un long-métrage ponctué d’une avalanche de clichés. Par exemple? Le continent africain n’a pas de frontières propres. Tous les Africains se ressemblent, ce sont de grands enfants, ils jouent du tam-tam à longueur de journée. Quant aux personnages noirs, ils comptent pour beurre (blanc). Leur nom est à peine mentionné sur l’affiche (qui porte le trio masculin Dujardin-Bedos-Niney).
L’image fait hélas écho au siècle dernier avec ses expositions de villages africains. Le film se veut drôle mais, sous couvert de second degré, il fait ressortir les blagues qui ont blessé des groupes de personnes à l’époque. Aujourd’hui, il perpétue les préjugés. Franchement, est-ce qu’en 2021 on ne pourrait pas passer à autre chose?
Vous avez aimé ce contenu? Abonnez-vous à notre newsletter pour recevoir tous nos nouveaux articles!