Festival Archipel
Marie Jeanson: «Transmettre le désir, j'aime cette idée»
C’est qui?
Drôle d’année pour reprendre un festival? Pas pour Marie Jeanson. Rien n’aura raison de sa passion, plus forte que tout. Pas étrangère au festival Archipel, pour lequel elle a officié en tant que coprogrammatrice entre 1997 et 2004, elle en reprend la codirection en 2021 aux côtés de Denis Schuler. Au téléphone, l’effervescence des préparatifs est palpable. Normal, le programme est en cours d’envoi à l’impression. Entre deux conversations, elle glisse: «Il faut que je m’isole, le temps de trouver un coin pour être plus tranquille.»
D’emblée, la voix de la femme de 51 ans dégage une énergie positive et contagieuse, aux couleurs de l’enthousiasme qui l’anime et de ses rires en fin de phrase. Le mot «magique» revient souvent au fil de la discussion. Telle une cheffe d’orchestre aux superpouvoirs, elle se donne pour mission de partager l’état de grâce de ses «premières fois» sonores avec le public. Des sensations à jamais gravées dans sa mémoire sensorielle.
Pourquoi on en parle?
Au moment où le festival s’apprête à entamer son édition 2021 dans des conditions inédites, Marie Jeanson tient à renforcer la rencontre avec le public. Contre vents et marées. Shows et conférences seront diffusés sur la web TV en développement spécialement pour l’occasion. Mais le point de ralliement de l’événement se situe dans un lieu unique, la salle communale de Plainpalais. Elle croise les doigts pour que tout puisse se dérouler comme prévu. Pour l’instant la plupart des artistes ont confirmé leur présence pour une soixantaine de concerts. «L’idée est d’être au cœur de la ville, la proximité avec le public est très importante pour créer un espace-temps à la fois magique et excitant», déclare-t-elle.
Pour elle, c’est la programmation autant que le contexte qui créent l’alchimie. Un peu comme le festival Les Aubes pour lequel elle est également programmatrice depuis 2018. «Les gens viennent parce que c’est les Bains des Pâquis, qu’il est 6 heures du matin et qu’il y a le lever du soleil. Nous profitons de ce contexte pour permettre au public de faire des découvertes de qualité, presque par surprise.»
D’où vient-elle?
Trois mots-clés se profilent dans son parcours: autodidacte, alternatif et Genève. Née dans une famille d’artistes, elle baigne dans les arts depuis sa plus tendre enfance. Sans aide financière particulière, la découverte des squats est une révélation. En particulier la Cave 12, à Rhino. «J’y habitais, je me suis rapidement retrouvée embarquée à programmer des concerts quand j’avais 20 ans. Très vite, je me suis engagée dans cette idée de faire quelque chose de différent, de proposer des choses nouvelles.»
Sa connexion avec les éléments
«J’aime me glisser dans l’eau au Bains des Pâquis tous les matins, toute l’année. C’est une expérience qui me fait sentir dans l’ici et maintenant.»
Vous avez aimé ce contenu? Abonnez-vous à notre newsletter pour recevoir tous nos nouveaux articles!