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Lady Gaga dans «House of Gucci»: Une composition taillée sur mesure
L’histoire, inspirée de faits réels, possède déjà tous les ingrédients d’un scénario hollywoodien. Luxe, argent, ego et famille, il n’y a plus qu’à secouer ce mélange pour qu’il explose. Maurizio Gucci (Adam Driver) est l’héritier et le petit-fils de Guccio Gucci, le fondateur de Gucci. Son père Rodolfo (Jeremy Irons) et son oncle Aldo (Al Pacino) sont aux commandes de la maison. Maurizio épouse Patrizia Reggiani (Lady Gaga) qui va très vite, depuis les coulisses, s'immiscer dans le business familial. La fin, on la connaît: Patrizia blessée que Maurizio la quitte, assoiffée de vengeance et d’argent, commanditera le meurtre de son mari, avec l’aide de sa voyante Pina Auriemma (Salma Hayek). Jugée coupable, elle sera incarcérée pendant 18 ans, puis libérée en 2016.
House of Gaga
Le réalisateur américain, Ridley Scott, s’est entouré d’un casting de pointures. Dans les rôles principaux Al Pacino, Jared Leto, Adam Driver et bien sûr Lady Gaga. Cette dernière, très attendue dans ce film, a été scrutée dès que la moindre image du tournage était dévoilée. La transformation est surprenante, en brune pulpeuse dans le style eighties bling-bling de l’époque, elle endosse avec brio le rôle de la veuve noire. Un accent traînant italien (le film a été tourné en anglais), une gestuelle qu’on ne lui connaît pas, elle est Patrizia Reggiani. D’ailleurs, ce n’est pas étonnant qu’elle ait été victime de troubles dissociatifs durant le tournage. Une composition taillée sur mesure, naturelle et envoûtante, qui éclipse ses partenaires. Adam Driver en perd même son aura sexy. Bien que pour les besoins du rôle on le voit en homme un peu gauche, mais qui au fil du temps, sous l’impulsion de sa femme, gagne en assurance. Ce qui le conduira peut-être à sa perte.
Gucci, le premier rôle
Un des personnages clé, c’est bien sûr Gucci. Le film est un défilé d’archives, des looks plus extravagants les uns que les autres. Un régal pour les amateurs. L’histoire retrace une période charnière de la mode, la fin des années 70 et le début des années 90. Ou comment donner un nouveau souffle à une maison familiale possédant un héritage dans une nouvelle ère. Celle où les maisons de luxe se développent à l’international et s’associent à de grands groupes pour des raisons financières. On aperçoit même l’arrivée de Tom Ford (Reeve Carney) en tant que designer chez Gucci en 1990, même si le choix de l’acteur n’est pas forcément le meilleur. Tout comme la brève apparition d’Anna Wintour (pas la vraie!), coupe au carre et lunettes de soleil, mais quelque peu anecdotique. Forcément, les coups bas pleuvent et les membres de la famille jouent des coudes pour avoir une part du gâteau plutôt que juste un nom. Et Patrizia Reggiani l’a bien compris. A sa sortie de prison, elle touchera finalement une partie de l’héritage qui lui était dû.
On va voir le film ou pas?
Clairement, oui! Bien que la durée du film soit de plus de 2h30, l’univers et l’histoire nous absorbe. On est plongé-e-s dans une ambiance surannée, très milanaise où on attend avec impatience les prochains looks. La bande-son ajoute une touche extravagante aux différents tableaux, qui passent des sons disco du Studio 54 à l’opéra. Notons quand même la métamorphose radicale de l’acteur Jared Leto qui incarne le cousin de Maurizio, Paolo Gucci. Bien qu’un peu caricatural, habillé d’un costume en velours côtelé rose, il nous fait sourire avec ses répliques décalées.
La fin tragique, que l’on connait, n’épargne aucun des protagonistes Gucci. Mais c’est le processus, vicieux, de la grandeur à la décadence qui rend l’histoire fascinante.
House of Gucci de Ridley Scott, en salle le 24 novembre 2021.
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