Message reçu!
Slogans imprimés: La mode se veut militante
Rien de mieux qu’un t-shirt pour exprimer une opinion tranchée, surtout lorsqu’on est une personnalité médiatique. Et ce n’est certainement pas à Vivienne Westwood, la reine des punks anglaise, que l’on va apprendre à faire la grimace! «Buy less», soit «Achetez moins»: affublée de ce slogan peinturluré sur son t-shirt, la créatrice exhibait l’impératif anticapitaliste dans les coulisses de son défilé homme en juin 2017 à Londres.
Paradoxal de la part d’une designer de mode dont l’empire stylistique est basé sur le principe du renouvellement intégral du dressing saison après saison? Pas vraiment. Très engagée pour l’environnement, l’ex-enfant terrible de la mode outre-Manche affirme haut et fort son profond désintérêt pour le fast fashion et n’a jamais caché son aversion pour la mode jetable et sans âme. Elle en sait quelque chose, elle qui émergeait sur la scène punk bouillonnante du Londres des années 70 en posant en minijupe en jersey noir sur la devanture de sa boutique SEX à King’s Road, la crinière peroxydée dressée en épis sur la tête.
En même temps, les Clash caracolaient en tête des ventes avec leur deuxième single, «God Save the Queen». Les paroles censurées sur les ondes de la BBC n’ont pas tardé à hisser la chanson au rang d’hymne antimonarchiste. Aussitôt, le visuel de la pochette du disque était décliné pour devenir l’emblème du t-shirt à message de toute une génération, et Lady Westwood sortait rarement sans le sien.
Taxez les riches!
Constamment remis au goût du jour pour sa portée politique, le vêtement à message était aussi efficace dans la culture underground des seventies que sur les tapis rouges des événements les plus courus dans les années 2020. Pour preuve, la représentante du Parti démocrate aux États-Unis Alexandria Ocasio-Cortez faisait sensation dans sa robe cocktail barrée de l’éloquent «Tax the rich» sur les marches du Met Gala à New York en septembre 2021.
Pleine de bon sens, l’injonction («Taxez les riches», en français) inscrite en rouge sur la robe dessinée par la designer Aurora James, basée à Brooklyn, a fait le buzz instantanément, divisant les commentaires entre les admirateurs et les haters, taxant la députée new-yorkaise d’hypocrisie et insensibilité. Mouais. Bondissant sur son Instagram, elle répliquait illico: «Le moyen est le message.»
Réveille-moi avant de partir
Retour en Grande-Bretagne, quelques décennies plus tôt. Très exactement en 1981, l’année où la créatrice anglaise Katharine Hamnett inventait le concept du message puissant avec son historique t-shirt imprimé d’un mantra bouddhiste, «Choose Life». XXL, 100% coton, totalement viral avant la mondialisation et internet, la pièce maîtresse de l’Anglaise ne tarde pas à être repérée par George Michael, qui en faisait la signature de son look des premières années de Wham! au tout début des années 80, notamment dans le clip culte de «Wake Me Up Before You Go-Go». Forte de ce premier succès, Katharine Hamnett récidivait. En 2017, elle portait bras ouverts le t-shirt «World Wide Nuclear Ban Now», soit «Interdiction nucléaire mondiale maintenant». Il ne nous reste qu’à espérer que son message ait été prophétique.
Vous avez aimé ce contenu? Abonnez-vous à notre newsletter pour recevoir tous nos nouveaux articles!