Zéro déchet
Ecologie: La cosmétique se met au refill
Le refill n’est pas réservé aux Américains, champions du genre avec leur concept de remplissage de boisson à volonté dans les fast-foods. Au supermarché, les aliments en vrac trouvent par exemple gentiment leur place, mais le chemin est encore long pour révolutionner notre manière d’acheter. Le mouvement est cependant lancé, et il atteint désormais les produits de luxe. Thierry Mugler fut le premier à oser le flacon rechargeable avec son étoile Angel, en 1992.
Ses fontaines à parfums, distribuant à la pression ses principales fragrances (Angel, Alien et Aura), remplissent désormais un flacon toutes les 25 secondes dans le monde, modernisant un concept né au… XVIIIe siècle! Eh oui, avant l’invention des supermarchés, on peut dire que toutes les denrées étaient vendues en vrac et en recharge. Mugler annonce ainsi une économie de 383 tonnes de déchets par an, et 2,3 millions de flacons en moins.
Comme durant la guerre
Aujourd’hui, pour bien faire, on peut acheter en grande surface des recharges pour les détergents ou les produits d’hygiène comme le shampooing. De son côté, L’Occitane propose ses gels douche, savons liquides, mousses nettoyantes et démaquillants en éco-pack, pour réutiliser les flacons et diminuer les quantités de déchets (97% de poids en moins). The Body Shop va plus loin. Après une période d’essai, la chaîne installe une station de remplissage dans 400 de ses boutiques cette année et 400 autres l’année prochaine (un seul en Suisse pour l’instant, à Berne). On vient y remplir de son produit préféré un flacon réutilisable en aluminium, «comme ma mère durant la Seconde Guerre mondiale», disait Anita Roddick, fondatrice de la chaîne et militante de la cause animale et environnementale avant l’heure. Très engagé également dans la lutte contre la pollution plastique, Garnier a aussi lancé sa bouteille 300 ml en alu à remplir avec l’éco-pack de son choix (en France, bientôt en Suisse).
Plus locale, la petite entreprise Nuniq, basée sur l’arc lémanique, commercialise son propre concept de bouteille à acheter une fois et à remplir à l’infini avec le shampooing ou l’après-shampooing de la marque, en éco-pack là aussi, avec une formule clean, bien sûr.
De beaux efforts
Dans le maquillage, les marques bios proposent des recharges de fards, à disposer dans un casier réutilisable, ou des tubes de rouge à lèvres, comme Zao, Couleur Caramel ou encore chez Lush, très en avance sur le principe du zéro déchet. Le mythique Rouge Dior a été repensé en 2021, avec une formule plus végétale et un étui dont on peut remplacer le raisin une fois terminé. Chez Guerlain, le Rouge G est vendu séparément de son casier luxueux en habit de velours ou de strass et miroir intégré, rivalisant pour le chic avec les élégants étuis Hermès, rechargeables eux aussi. En rouge à lèvres encore, on peut citer des marques présentes chez Sephora comme Hourglass, Charlotte Tilbury (sur zalando.ch), Kure Bazaar.
Dans les marques haut de gamme, les efforts sont déjà louables. Chez Shiseido, la dernière version du best-seller Ultimune est présentée comme rechargeable. En fait, on garde la pompe, on rachète juste le flacon en verre après avoir mis le vide au recyclage. En parfumerie, les flacons des sorties de cet automne, de Paco Rabanne à Jean Paul Gaultier, sont effectivement ressourçables grâce à une recharge de 200 ml pour remplir sa bouteille de 50 ou 100 ml. Malin.
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