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Florence Stumpe: L'inspirant parcours de la boss du Nail Bar

Le reve americain jusquau bout des ongles

«Si tu ne crois pas dur comme fer à ton projet, ça ne sert à rien de se lancer. Et ma foi, tant pis si ces plans ne font pas l’unanimité tout de suite.» - Florence Stumpe

© MATHILDA OLMI

C’est une histoire digne d’une série Netflix. Une success story née aux États-Unis pour ensuite s’exporter en Suisse. Posons le décor: Florence Stumpe est une sorte d’agent NCIS. Ancienne employée de banque spécialisée dans la lutte contre le blanchiment d’argent, elle a également été criminaliste pour la police fédérale. Rien que ça. Mais aujourd’hui, elle est surtout connue pour être la patronne d’une chaîne d’ongleries suisse plus communément appelée The Nail Bar. La toute dernière arcade (la 22e plus précisément) vient d’ailleurs d’ouvrir ses portes au Flon à Lausanne.

Tout commence avec… l’achat manqué d’une maison. Nous sommes en 2010: Florence et son mari Daniel ont mis de l’argent de côté pour faire l’acquisition d’une jolie demeure quelque part en Suisse romande. Malheureusement, le destin en décide autrement. «À la dernière minute, le propriétaire s’est rétracté. Nous avons donc décidé de faire un voyage en amoureux pour se changer les idées», nous raconte Florence. Destination? New York!

Visites en tout genre, bons restaurants, shoppings, le couple compte bien profiter de son escapade improvisée. Florence s’offre même quelques manucures. «Là-bas, pas besoin de prendre rendez-vous pour sa mise en beauté des mains contrairement à la Suisse». C’est là que l’idée germe: «Et si on lançait le concept de nail bars en Suisse?», se demande la jeune trentenaire à l’époque. Dans l’avion du retour, les époux réfléchissent à une stratégie marketing, un nom… c’est décidé, ils implanteront le concept dans le pays d’Heidi!

Criminologie puis manucure

Quelques mois plus tard, Florence quitte son job, retire son deuxième pilier et commence une formation pour apprendre à faire les ongles. «Cela a duré entre huit et dix mois. C’était important à mes yeux, car je ne me voyais pas me lancer dans un domaine sans en connaître les bases.» En avril 2010, le premier bar à ongles du pays voit le jour à Lausanne.

Mais alors, ça fait quoi de passer de la traque aux criminels à la pose de vernis? «Au départ, c’est sûr que certains de nos proches se sont demandé où on mettait les pieds. On me disait: «Mais tu vas vraiment tout quitter pour… faire les ongles?» Et quand je faisais savoir que j’allais devenir indépendante, on pensait plutôt que j’allais ouvrir mon cabinet de détective privée.» Mais la Suissesse ne se laisse pas décourager. Absolument personne ne propose des manucures ou des pédicures rapides, jolies et… sans rendez-vous, le tout avec une boisson incluse en plus! Il y aura forcément des gens intéressés!

Quoi qu’il en soit, Florence en est convaincue: pour réussir, il faut avoir une stratégie claire, une pointe de chance, oser prendre des risques et surtout… y croire. «Si tu ne crois pas dur comme fer à ton projet, ça ne sert à rien de se lancer. Et ma foi, tant pis si ces plans ne font pas l’unanimité tout de suite».

Après deux ans d’activité, Daniel saute le pas lui aussi et quitte son poste de cadre chez Orange pour gérer la société aux côtés de sa femme. «Au début, on avait décidé que l’un de nous garderait son travail, histoire d’avoir une base solide quoi qu’il arrive. Pour des questions de revenus et d’organisation, c’est mon mari qui a gardé son emploi. Une fois que l’affaire était lancée et qu’elle roulait, Daniel m’a rejoint», précise la cheffe d’entreprise.

Travailler en couple

«À ce moment, j’ai dû changer ma manière de fonctionner et de travailler afin de laisser de la place à mon époux». Comme ce dernier a étudié HEC, s’occuper de la partie financière ou encore des ressources humaines allait de soi. De son côté, Florence s’occupe des relations presse, de la logistique, de l’organisation en général. «En fait, je suis le front office et mon époux le back office».

Sinon, n’est-ce pas trop difficile pour un homme de ne pas être sous le feu des projecteurs? Pour la Romande, la réponse est claire: «L’entreprise a été imaginée et portée à deux. Ensemble, on se complète bien. En revanche, on essaie de laisser notre travail hors du foyer histoire que cela n’empiète pas sur notre vie de famille. Pour le moment, ça fonctionne bien mais effectivement, ça n’a pas été facile au début».

En 2016, les Stumpe gagnent le prestigieux Swiss Economic Award dans la catégorie «Services». Remporter le prix le plus convoité par les jeunes entrepreneurs du pays a permis à notre duo de s'étendre en Suisse alémanique. Aujourd’hui, soit 13 ans après sa naissance, le Nail Bar compte pas moins de 22 enseignes et 150 employés.

Eh oui, gérer un business à deux, ça peut marcher et même très bien. Pour ce qui est du privé, voilà 18 ans que Florence et Daniel sont mariés et 20 ans qu’ils sont en couple. Ils ont également deux enfants. Que dire de plus… ou comme on dirait aux US: What else?!

Et les coups durs?

L’épreuve la plus difficile auquel le couple a dû faire face? La pandémie du Covid. «Ca a été très difficile. et nous avons failli mettre les clés sous la porte. C’était le flou total et nous ne savions pas où nous allions. On ne pouvait donc rien faire à part attendre et accepter les décisions que prenaient les politiques. Heureusement que nous avions des économies et nous étions très soudés».

«Daniel voudrait aussi apprendre à faire les ongles!»

Les prochaine étapes? Continuer à grandir, c’est sûr. Et mettre en place des franchises The Nail Bar, peut-être. «Ah et Daniel voudrait aussi apprendre à faire les ongles!», nous confie Florence avec une petite étincelle dans les yeux. Car oui, lancer sa société ça veut dire oser, créer et surtout être passionné par ce qu’on fait.

Bio express

  • 2010: Voyage aux États-Unis et création du concept Nail Bar dans l’avion de retour.
  • 2012: Daniel quitte son poste pour rejoindre sa femme aux commandes de l’entreprise.
  • 2016: La société gagne le premier prix du Swiss Economic Award et lance une arcade à Berne.
  • 2019: La pandémie s’installe en Suisse et les Stumpe manquent de mettre les clés sous la portes.
  • 2020: La société fête ses 10 ans.
  • 2023: Ouverture du 22e Nail Bar. Il est situé au Flon à Lausanne.

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