Beauty Tour
Beauté latino: leçon de féminité torride et sans complexe
Durant cette série, dont c’est déjà le dernier épisode, nous avons essayé d’éviter les clichés en parlant des routines de beauté et des modèles féminins à travers le monde, du Japon à la Suède. En s’attaquant aux icônes latinos, on pense immédiatement aux bombes que sont les chanteuses de R&B avec leurs courbes affolantes et leur attitude badass, incarnation d’une féminité assumée! «Ce n’est pas un cliché, confirme Andrea Arbelaez, co-fondatrice avec sa maman Patricia de la marque de cosmétique artisanale Zhandumaya.
Andrea a grandi ici, mais sa marque est un hommage à ses origines colombiennes. Son nom lui a été inspiré lors d’un voyage dans son pays natal. Zhandumaya signifie étoile dans le dialecte des Indiens Kogis, un peuple qui vit isolé sur les hauteurs de la Sierra Nevada de Santa Marta, dans le respect de la biodiversité et de l’énergie de la Terre. Ces valeurs ont inspiré la fabrication des sérums et de shampooings de sa marque.
Globalement cependant, dans les pays d’Amérique du Sud, le mouvement de retour au naturel n’a pas encore été amorcé, au contraire. De condition modeste, les gens rêvent de pouvoir se payer les produits de consommation venus du Nord. C’est pourquoi les pays émergents représentent les marchés les plus intéressants actuellement pour le commerce en général et les géants de la cosmétique en particulier. «Ma grand-mère utilise le bicarbonate de soude pour tout, par exemple, mais acheter des produits de nettoyage déjà tout prêts représente pour elle un gain de temps, la facilité, le progrès, raconte Andrea. Elle ne comprend pas que je m’embête à fabriquer mes produits de beauté!» Ainsi les formules Zhandumaya ne lui ont pas été transmises par ses ancêtres et sa culture, à l’exception de son masque après-shampooing à l’huile de sapote, un fruit d’Amérique centrale, connu pour renforcer les cheveux des Afro-descendants très fins et frisés.
Dans les autres ingrédients cosmétiques qui peuvent étonner sous nos latitudes, les crèmes à la bave d’escargot sont vendues depuis toujours là-bas, parfois même au bord de la route! Cette substance, riche en collagène, permet de régénérer la peau à l’image du gastéropode et sa coquille! Peut-être le secret de la jeunesse éternelle de la quadra Shakira ou de la quinqua Jennifer Lopez.
Mica Argañaraz, sa coupe shaggy et sa silhouette boyish
Le top model de Buenos Aires est omniprésent sur les catwalks depuis 2013. Son regard intense, sa mâchoire décidée et sa chevelure emblématique ont fait d’elle une it-girl. Boucles sauvages, longueur à l’épaule et frange en bataille, sa coupe shaggy n’a pas changé depuis ses débuts; son maquillage non plus, nude, mais chic, yeux smoky et lèvres glossy. Elle incarne le cool ultime annoncé pour l’automne prochain, un peu boyish. Traduction: sa silhouette taillée pour les robes fourreaux lamées de Saint Laurent ne fera pas concurrence à celle de Jennifer Lopez. Repérée dans la rue en Argentine, elle fait du mannequinat pour payer ses études. A 20 ans, elle s’installe à Paris, car elle n’a pas les attributs pour faire carrière en Amérique latine. En France, les marques se l’arrachent. Christian Louboutin en a fait l’égérie de sa ligne de maquillage, on l’a vu chez Jacquemus lors de son vidéo-défilé dans les champs le mois dernier et en couverture du dernier Vogue. Mais Mica Argañaraz n’est pas un porte-manteau. Elle a étudié le cinéma, joue de la guitare et peint. Fun fact: elle est fan des bonbons Ricola!
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