vert pour de vrai
Beauté green: que signifie le label B Corp?
C’est un fait: les maisons de cosmétiques se renouvellent pour coller à l’air du temps. Certifications bios, vague green, réduction de l’empreinte carbone, packagings plus respectueux, toutes essaient d’être à la fois plus performantes et plus éthiques. La certification B Corp, qui mesure toute la performance sociale et environnementale d’une entreprise, s’inscrit dans cette tendance de fond.
décrit Yasmine Tall, responsable de la communication chez B Lab Suisse, à Genève. Le but est simple: il s’agit de diminuer l’impact sur la planète en répondant à 17 objectifs de développement durable, «parmi lesquels l’éradication de la pauvreté, de la famine, la qualité de l’éducation, l’égalité des genres, l’accès à l’eau pure, etc.»
Les bienfaits du Covid
Pour obtenir la certification B Corp, l’entreprise doit d’abord remplir le B Impact Assessment (BIA), un outil en ligne, gratuit et confidentiel, qui permet d’évaluer la performance de l’entreprise sous cinq angles: gouvernance, collaborateurs, communautés, environnement et clients. B Lab vérifie ensuite le score de l’entreprise pour déterminer si elle a atteint la barre des 80 points requis pour la certification, et procède à un examen approfondi des différentes réponses à ce BIA.
Pour Bénédicte Foucart, fondatrice de l’entreprise Valeur absolue, cosmétiques et parfums, «appartenir à une communauté d’entreprises qui pensent comme nous, pour partager les idées, les concepts et les solutions qui fonctionnent, c’est plus qu’une certification, c’est une vision, une philosophie, une inspiration qui prouvent que l’on peut toujours s’améliorer».
De plus en plus de sociétés y adhèrent, et 4000 entreprises sont aujourd’hui certifiées à travers 77 pays, employant 280 000 salariés dans 153 industries. Le Covid a même fait exploser le nombre d’adhérents.
Grands noms au rendez-vous
Toujours plus d’entreprises du domaine de la beauté sont intéressées par cette certification. En Suisse, Abathi est pionnière. A l’échelle internationale, on retrouve de grandes enseignes comme The Body Shop, Aesop, Natura & Co, ou encore Dr Haushka, Dr Bronner’s, Kri Skincare, Made For Life Organics ou Apivita.
Clarins également voit le label B Corp comme quelque chose de fondamental. La maison française tient fortement à montrer l’exemple, que ce soit en termes d’égalité de traitement, d’inclusion, d’éducation (son but est que d’ici à 2022, tous les employés aient suivi au minimum une formation tous les deux ans), ou d’écoute citoyenne et responsable envers la nature. «L’obtention de la certification internationale B Corp d’ici à 2023 s’inscrit dans une logique de fidélisation et d’engagement réciproque entre Clarins et ses employés», conclut Virginie Courtin-Clarins, directrice générale déléguée du groupe.
En Suisse aussi
Née aux États-Unis en 2006, la Benefit Corporation voulait certifier des entreprises sur des objectifs autres que financiers. En 2017, le label B Corp naissait ainsi en Suisse.
Pour conserver la certification, les entreprises labellisées B Corp doivent mettre à jour leur BIA et vérifier leur score tous les trois ans. En Suisse, outre des marques travaillant dans le secteur de la beauté, on retrouve des noms connus comme les chaussures Baabuk (voir en page 27), Too Good to go, qui se bat contre le gaspillage alimentaire, ou les boissons Opaline.