témoignages
Le chant est thérapeutique pour moi
J’ai toujours chanté. Seule, en duo avec ma sœur, en famille… c’était presque comme une seconde nature! Mais le déclic «chorale» est venu à l’adolescence, quand j’ai intégré le chœur de mon lycée. Nous étions à peine une dizaine mais cette expérience de groupe et de partage m’a vraiment emballée et je me donnais de tout mon… cœur.
Submaryne, la vibe australienne dans une voix lausannoise
Pourtant, même si j’adorais ça, je n’imaginais pas faire une carrière musicale. Du coup, après mon bac, j’ai quitté ma Creuse natale pour suivre des études en mathématiques à Clermont-Ferrand, d’abord, puis ensuite en ingénierie électronique à Paris. C’était franchement intense, lourd et pénible. Et ce d’autant plus qu’une fois mon diplôme d’ingénieure électronique en poche, en 1986, je n’arrivais pas à trouver de travail. Heureusement, j’avais le chant qui m’aidait à tenir debout: je faisais partie d’une chorale de quartier et j’avais monté un petit ensemble vocal avec des amis.
Ces quelques jours ont changé ma vie
En fait, je sentais bien que c’était ça qu’il me fallait. Et que j’avais envie, besoin, même, de faire vivre la musique, d’être au cœur de l’harmonie et de participer à sa construction. Jazz, classique, bossa-nova, chanson française, variétés… tout m’était bon! Si bien que pour aller plus loin dans ma passion, j’ai passé un diplôme de solfège et suivi des stages de direction chorale.
Or, ce remplacement impliquait une représentation publique à Vaison-la-Romaine ainsi qu’une participation à La semaine chantante de l’antenne suisse de l’association À Cœur Joie, qui se déroulait au Chalet-à-Gobet (au-dessus de Lausanne). Ces quelques jours géniaux ont changé ma vie: je me suis immédiatement plu en Suisse, et, parallèlement, j’ai aussi constaté que les chorales y tiennent une place importante et que les gens chantent beaucoup. Le rêve pour quelqu’un comme moi!J’ai donc décidé de venir m’installer ici et j’ai débarqué en septembre 1993. A partir de là, tout s’est enchaîné. D’une part, je me perfectionnais en suivant des cours: direction chorale dans la classe de Michel Corboz, au Conservatoire de Genève, et piano et chant à L’EJMA, à Lausanne, où j’ai d’ailleurs enseigné entre 1998 et 2010. D’autre part, je dirigeais différents chœurs dans le canton de Vaud. Le répertoire changeait selon les projets, bien sûr: classique, variétés, gospel, jazz… on a même monté une opérette! J’ai beaucoup aimé ça car, dans la mesure du possible, j’aime offrir des spectacles qui bougent, des spectacles où les corps chantent aussi.
Dans le même temps, je menais à bien des choses plus personnelles. J’ai ainsi créé le chœur Fa7, qui est un ensemble vocal jazz - gospel avec Irène Hausammann – je chantais et chante toujours en duo avec elle – et je faisais partie d’un quatuor vocal jazz.
Chanter ensemble à la télévision nous a unies et transformées
Car oui, faire partie d’une chorale est un vrai enrichissement. Je m’explique: d’abord, c’est un lien social puissant puisqu’on y fait des tas de rencontres et que des liens d’amitié parfois très forts peuvent se nouer. Ce d’autant que le fait de créer quelque chose en commun induit une forme de communication assez exceptionnelle entre les gens: on vit des moments privilégiés, des instants de partage et de pure harmonie. On offre son plaisir de chanter aux autres choristes et/ou au public qui, lui, vous communique le sien en retour. Eh oui! Faire de la musique en général et du chant en particulier, c’est juste donner de l’amour. Donc en recevoir. C’est peut-être tout bête, mais c’est magique! Non, je n’exagère pas: je le constate régulièrement en voyant la mine des chanteurs après des répétitions ou des spectacles. D’ailleurs, certaines personnes m’ont même dit qu’elles avaient mieux passé des caps douloureux ou difficiles de leur vie grâce au chœur!
Faire chanter les corps
Par ailleurs, entrer dans un ensemble permet de (re)gagner de l’assurance et de la confiance en soi: quand on a peur de chanter seul, ce qui arrive très souvent, on se sent rassuré par le groupe. Une partie de mon travail consiste d’ailleurs à permettre aux gens de prendre de l’aplomb, notamment en leur apprenant des techniques: respiration et pose de la voix, à l’évidence, mais aussi décrispation ou gestuelle car je pense qu’on chante mieux quand on est en mouvement. Le chant, c’est tout le corps et pas seulement les cordes vocales! En gros, mon but, c’est qu’ils sentent que leur voix est une pierre à l’édifice, que chacun d’entre eux est réellement important et qu’ils sont parfaitement capables de progresser. Quand ils ont compris ça, ils se relâchent, ils osent et c’est magnifique!
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