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L'idée de génie

Suisse: Elle invente une technique pour recycler le PET et rafle le Grand Prix Venture!

Depoly Winner Photo

Samantha Anderson, 31 ans, a trouvé une façon de décomposer le plastique PET en ses deux éléments de base, afin de créer un matériau réutilisable.

© Alessandro Della Bella

Le premier juillet 2019, à Zurich, le concours >>venture>> récompensait, comme chaque année, les jeunes start-ups les plus prometteuses de Suisse.

À la clé de cette haletante compétition entre de grands talents et leurs brillantes idées? Une enveloppe de 350 000 francs, partagée entre les 9 finalistes des trois catégories, qui pourront ainsi développer leurs projets respectifs.

En 2019, la plus haute marche du podium a accueilli une jeune femme d'origine canadienne, basée à Sion, du nom de Samantha Anderson. Du haut de ses 31 ans, cette assistante-doctorante en simulation moléculaire à l'EPFL s'est démarquée des autres candidats grâce à DePoly, une start-up ayant mis en place une nouvelle méthode de recyclage du plastique PET. Lauréate du Grand Prix 2019, elle est rentrée en Valais avec un montant de 150 000 francs!

Originaire de Winnipeg, au Canada, la jeune femme s'est installée en Suisse en 2015, afin d'y obtenir son doctorat. «Je pense que j'ai passé les dix dernières années à travailler dans des labos», résume-t-elle.

«J'ai toujours aimé la science, depuis toute petite: j'ai toujours été curieuse de savoir pourquoi et comment le monde fonctionne. Les courses d'école dans des musées de science étaient mes préférées! Je dois dire que mes parents m'ont beaucoup aidée, puisqu'ils me laissaient explorer ce qui m'intéressait. Ils m'autorisaient même à réaliser des expériences scientifiques dans notre cuisine!»
© Alessandro Della Bella

Interview de la gagnante

FEMINA: Pourriez-vous nous en dire un peu plus sur votre projet?
Samantha Anderson: Le projet de notre start-up, que nous avons appelée «DePoly» (une abréviation de «dépolymérisation») est la mise en place d'une méthode permettant de recycler le PET (polytéréphtalate d'éthylène) de façon chimique: nous le décomposons jusqu'à retrouver ses deux éléments principaux et recréons du PET neuf à partir du matériau brut que nous avons reconstitué.

Nous voulions trouver un système qui nous permette de traiter tous les types de plastique PET, car l'absence d'un recyclage plus important vient du fait qu'une grande partie du plastique usagé est sale ou contaminé.

En fait, avec ce projet, nous souhaitons soutenir la cause environnementale et diminuer notre dépendance à l'industrie pétrolière pour produire le plastique dont nous avons besoin.

Comment cette idée est-elle née?
L'année précédant la naissance du projet, j'avais lu plusieurs articles au sujet du sort désastreux des animaux marins, retrouvés l'estomac rempli de plastique, la taille du Vortex de déchets dans l'océan et les micro-particules de plastique retrouvées dans l'eau potable.

Par simple curiosité, je me suis renseignée quant aux méthodes actuelles de recyclage du plastique, leurs principales difficultés, et la possibilité de décomposer ce matériau au moyen de substances chimiques. La communauté scientifique avait déjà fourni d'excellentes recherches, concernant cette décomposition et les diverses façons de la tourner à notre avantage.

Pour commencer, je me suis attaquée au plastique PET, puisque les liaisons spécifiques qui s'établissent dans les formules de polymères peuvent être exploitées. Après de nombreuses tentatives et de nombreux échecs, j'ai fini par réussir à décomposer le plastique chimiquement, pour pouvoir le recycler!


Les causes environnementales ont-elles toujours été importantes pour vous?
Oui, mais je pense que je leur ai accordé davantage d'importance au fil des années: en grandissant, j'en réalisais bien mieux les enjeux. Et tant d'études ont été publiées, soulignant l'impact de la pollution humaine sur la planète et les conséquences pour les générations futures, qu'on ne peut plus ignorer le problème.

Comment s'est passé votre passage devant le jury du concours Venture?
J'étais tellement nerveuse! Avant la présentation, je faisais les cent-pas dans le couloir, répétant mon discours dans ma tête et essayant de prédire les questions qui allaient m'être posées. Les membres du jury ont été très gentils, mais ont aussi posé de très bonnes questions, dont certaines qui ne m'avaient jamais effleuré l'esprit. J'ai essayé d'y répondre au mieux, mais étais persuadée que je ne serais pas sélectionnée pour la finale... Et j'imaginais encore moins pouvoir remporter la victoire!

Quelles seront les prochaines étapes de votre start-up, depuis cette victoire?
Nous allons travailler à élargir le projet, en testant notre méthode à plus grande échelle, notamment à l'Usine de Traitement des ordures du Valais. Cela nous permettra d'éliminer tous les éventuels problèmes ou bugs, avant de débuter la construction de vraies usines de recyclage.

Nous allons également tenter de développer des méthodes de recyclage d'autres types de plastique, tels que le PCV, afin de pouvoir nous attaquer aux autres genres de déchets que nous produisons!



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