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Voici pourquoi les millenials détestent téléphoner

Millennial se cachant derrière un masque

Pour les Millennials, la communication trop directe via un téléphone, c'est souvent no way.

© iStock

1/ D’appeler tu t’abstiendras (sauf cas d’urgence)

Pour joindre un millennial par téléphone, le mieux est sans doute… de ne pas lui téléphoner. «Mes enfants, qui ont 21 et 25 ans, ne décrochent quasi jamais quand je leur lance un coup de fil, raconte Myriam, maman de 53 ans.» Et ils ne sont pas les seuls. Une étude montre que ces fameux 18-35 ans sont mal à l’aise avec la conversation en live, voire terrifiés.

Le «New York Magazine», amusé, s’est récemment penché sur le phénomène. Diagnostic de cette épidémie d’abonnés absents? L’arrivée d’un coup de fil serait anxiogène, car cette demande pressante pour parler est souvent synonyme d’urgence ou de mauvaise nouvelle. Sans même parler de son caractère invasif. «Je téléphone rarement à une connaissance sans lui avoir au préalable écrit un message, témoigne Angélique, 24 ans. Composer directement son numéro me paraît assez malpoli, j’aurais peur de déranger.»

Les formats de communication induits par les réseaux sociaux et les messageries instantanées ont en effet imposé une vision non contraignante de la conversation, où chacun répond quand il le désire ou le peut.

«Le format du message vocal, vidéo ou texte est intéressant pour les nouvelles générations, car il peut se séquencer à loisir et permet de s’offrir un temps de réflexion», confirme Claire Balleys, sociologue de la communication et des médias.

2/ La conversation différée tu expérimenteras

Si les millennials n’adorent pas téléphoner, cela ne signifie pas pour autant qu’ils renoncent à toute forme de communication mobile vocale. Chez les plus jeunes notamment, Snapchat ou WhatsApp ont apporté une solution: la discussion faite de messages vocaux mis bout à bout. Cela ne consomme pas une seule minute d’appel, c’est plus pratique à réaliser qu’un texte si on est en mouvement, et c’est idéal pour jongler avec des tâches parallèles.

«Les Y ont grandi avec des forfaits téléphoniques limités à 1 heure d’appel par mois et à SMS illimités, rappelle Catherine Lejealle, sociologue et professeur à l’ISC Paris. Ils ont donc construit un langage propre, avec une préférence pour les modes asynchrones que sont les textos, le mail, le chat, les posts sur les réseaux sociaux, les stories et autres messages vocaux.» Bien sûr, pour le spectateur de la scène, il y a un peu cette impression que la conversation est ralentie par des milliards de kilomètres de vide sidéral.

Mais pour les Y et aussi les Z (les moins de 20 ans), ces espacements sont au contraire un atout, souligne la sociologue française: «Les réseaux sociaux ont popularisé un format narratif étalé dans le temps, qui permet de jouer avec son identité, d’être créatif. On ajoute des filtres, on surajoute un texte en couleur… on crée et on s’affirme ainsi. La parole est alors un terrain à scénariser, plus seulement un vecteur d’information.»

3/ Un roman fleuve tu n’écriras pas

Et côté écrit? Pour les ancêtres des millennials, un message commence avec une formule de politesse, se poursuit avec un contenu enchaînant tous les points, puis se clôt par une nouvelle formule de politesse. Procédé conduisant parfois à rédiger des SMS de 25 kilomètres. Une hérésie totale pour les 14-35 ans, qui préfèrent morceler leur communication idée par idée.

«La première raison est liée aux dispositifs du web qui valorisent la fraîcheur des messages, le nombre de publications, éclaire Catherine Lejealle. Cela incite à fragmenter pour occuper la scène en continu. Et puis l’auditoire lit en mode nomade, picorant des contenus courts tout au long de la journée, pendant une pause. Il faut alors l’alimenter de messages concis.»

En résumé, vous l’aurez compris, si le millennial dans votre viseur ne décroche pas, tout n’est pas complètement sans issue.


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