droits des femmes
Soudan: la mutilation génitale féminine devient illégale
D'après un rapport publié en février 2020 par l'Unicef, le nombre de femmes et de filles (actuellement en vie) ayant subi une excision s'élève actuellement à 200 millions. Ce nombre affolant concerne un total de 31 pays dans le monde, dont le Soudan, en Afrique du Nord.
Mais une nouvelle ère a peut-être débuté: à la fin du mois d'avril, le nouveau gouvernement soudanais décidait de criminaliser la mutation génitale. Cette avancée intervient environ une année après la chute du régime islamiste d'Omar-Al-Bachir, suite à des mois de lutte et de manifestations populaires.
Alors qu'il concerne malheureusement neuf femmes sur dix au Soudan (87% d'entre elles, selon l'ONU), cet acte terrible pourra désormais être puni par une amende, ainsi qu'une peine de prison allant jusqu'à trois ans. Il s'agit d'une véritable victoire pour les droits des femmes soudanais, dont les défenseurs se battent depuis des années pour obtenir cette criminalisation.
La loi suffira-t-elle?
«Traditionnellement, au Soudan, l'on croit que l'excision de la partie génitale externe d'une fille assurera l'honneur de sa famille et ses possibilités d'obtenir un bon mariage, explique le site d'information Dabanga Sudan. Mais cette mutilation peut mener à des infections, à l'infertilité ou provoquer des complications durant l'accouchement. Il réduit aussi énormément le plaisir sexuel des femmes concernées.»
On peut ainsi se demander si la ratification de cette nouvelle loi suffira à endiguer un phénomène ancré dans la tradition soudanaise et parfois considéré comme étant nécessaire au mariage d'une femme.
En effet, le rapport publié par l'Unicef révèle également que si l'excision est criminalisée dans 24 pays africains, elle reste pratiquée dans 27 pays du continent. Notons tout de même que l'organisation a enregistré un déclin visible du nombre de mutilations, durant ces trente dernières années.
Ainsi que nous le rappelle The Guardian, des chefs d'Etat du monde entier se sont engagés à éradiquer complètement l'excision d'ici l'année 2030.
Vous avez aimé ce contenu? Abonnez-vous à notre newsletter pour recevoir tous nos nouveaux articles!