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Quand les séries et notre réalité se superposent

Frank Underwood, alias Kevin Spacey, dans House of Cards

Frank Underwood, alias Kevin Spacey, dans House of Cards: un parcours pas éloigné de la réalité...

© DR

Une femme de caractère en acier trempé, seule contre tous. Tiens, on a déjà vu ça quelque part, ont dû se dire les téléspectateurs danois en 2010. La fameuse série Borgen, qui débarquait alors sur les écrans scandinaves, s’est en effet inspirée d’une figure réelle de la politique nationale pour composer son personnage principal. Celle de Margrethe Vestager, ministre de l’Education, puis de l’Economie et de l’Intérieur, habituée à défrayer la chronique par ses combats volontaires et ses ambitions inflexibles.

Un être de chair et d’os qui traverse l’écran pour rejoindre des personnages nés sur le papier, ou l’inverse, le phénomène n’a pas été isolé. Depuis, plusieurs autres séries ont opéré ce tour de passe-passe, notamment House of Cards. Frank Underwood, candidat imaginaire à la Maison Blanche de Washington, protagoniste cynique et manipulateur de ces épisodes dévorés par les téléphages de toute la planète, a ainsi un véritable compte Twitter. Le 12 avril dernier, le voilà qui réagit même en direct lorsque Hillary Clinton annonce qu’elle se présente aux primaires en vue de l’élection présidentielle, par ces mots: «Bienvenue dans la course pour 2016. Organisons un grand débat national. Ensuite, je gagnerai…»

Collusion des mondes encore, quand Mister Obama en personne y va de sa petite blague sur Youtube en imitant le personnage de House of Cards, avant de déclarer: «Bonjour à tous. Je ne suis pas Frank Underwood, je suis Barack Obama. Joyeux 1er avril. Frank m’a tout piqué». L’un de ses prédécesseurs a lui aussi évoqué la série il y a quelques semaines. En rencontrant Kevin Spacey, l’acteur génial campant Underwood, Bill Clinton lui aurait avoué: «J'adore House of Cards, 99% de ce que vous faites dans la série est vrai».

2015, Moyen-Age, même combat

Mais la politique américaine n’est pas seule à voir fiction et réalité fusionner. On pense évidemment à l’onde de choc provoquée par Game of Thrones en prenant assaut de nos lucarnes. Depuis, Daenerys et Tyrion sont partout. Vraiment partout. Même en plein milieu de nos journaux télévisés. En avril dernier, on voyait Pablo Iglesias, chef du parti antilibéral espagnol Podemos, offrir un DVD de Game of Thrones au roi Felipe VI. Le leader de gauche a par la suite précisé aux médias les motivations de ce geste à l’endroit du monarque: «Je lui ai dit qu'il aimera forcément la série et que ça lui donnera quelques clés pour comprendre la crise politique en Espagne». Surprenant? Pas tant que ça: Pablo Iglesias a déjà publié un livre intitulé Gagne ou meurs, leçons politiques à tirer de Game of Thrones

Même mélange des genres, cette fois au bord de la Méditerranée. «Les extrémistes de l’organisation Etat islamique et les leaders de Téhéran mènent un jeu de trônes mortel» a ainsi glissé Benjamin Netanyahou, Premier ministre israélien. Aussitôt, les journalistes du Washington Post se sont emparés de l’anecdote pour concocter un article avec cette question insolite: que se passerait-il si l’on transposait le monde fantastique de Game of Thrones au Moyen-Orient? Réponses également insolites. L’Arabie Saoudite serait alors les Lannister, les Etats-Unis les Targaryen, l’Etat islamique les Marcheurs blancs, la Turquie les Greyjoy… Et si les nouvelles séries cartonnaient parce qu’elles sont le miroir le plus fidèle de notre réalité?

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