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L’obsession Frida Kahlo

Obsession Frida Khalo

Certaines mannequins, comme Natalia Castellar Calvani, s'inspirent du style Khalo.

© Instagram nataliacastellarcalvani

Sur les podiums

Frida Kahlo exerce une influence façon poupée russe: emblème des féministes dans les années 70, puis proclamée icône gay durant les deux décennies suivantes, elle s’est ensuite imposée comme papesse de la mode posthume en ce début de IIIe millénaire. Les créateurs s’émerveillent devant son univers baroque, s’imprègnent, voire s’approprient ses combinaisons inédites, ses clashes de couleurs, ses audaces de princesse inca.

Cette année encore, après Jean Paul Gaultier ou Dolce & Gabbana, le défilé automne-hiver 2017/2018 de Valentino confessait l’inspiration très kahlienne de la maison romaine, tandis que la directrice de la collection femme d’Etro revendique une admiration sans limites pour les looks de la peintre. Même le tandem musical Brigitte y va de son hommage: elles posent dans des tenues regardant du côté de la Kahlo sur la pochette de leur album «Nues», à paraître en novembre.

Cette attraction intense de notre époque vers l’esthétique de l’artiste mexicaine, l’ex-journaliste du magazine «Elle» Susana Martinez Vidal l’a patiemment décortiquée dans «Frida Kahlo: Fashion As the Art of Being», volume édité chez Assouline en 2016.

Et cette fois, la garde-robe de la peintre va carrément entrer au musée: le Victoria and Albert Museum de Londres prépare depuis septembre une exposition majeure sur les tenues de Frida, agendée pour le milieu 2018. Une artiste totale, on vous dit.

A l’opéra

Elle fut l’une des premières à concevoir sa vie comme une œuvre d’art. Du coup, quoi de plus naturel que de la voir devenir le thème d’un opéra? Les théâtres de Fort Worth et de San Diego, l’Université du Texas, à Austin, et l’Université DePauw, dans l’Indiana, ont annoncé avoir commandé une pièce lyrique sur le duo légendaire formé par Frida et Diego Rivera. A leur rencontre, en 1928, les deux créateurs majeurs de l’avant-garde mexicaine ont vécu un coup de foudre artistique et amoureux, avant de se marier une année plus tard. En dépit des excursions extraconjugales des deux conjoints, d’un divorce, puis d’un remariage, leur relation est restée passionnelle d’un bout à l’autre.

On ne sait si «The Last Dream of Frida and Diego», nom de cet opéra en forme de célébration du couple éternel, montrera vraiment Frida Kahlo telle qu’elle fut: une grande amoureuse, mais aussi une amante éprise de liberté, revendiquant une sexualité bien loin des stéréotypes féminins de son époque (on lui prête notamment une aventure avec Joséphine Baker). Aspects abordés par… un autre opéra américain, intitulé «Frida», qui a donné lieu à cinq représentations en plein air à Long Beach cet été.

Dans le paysage

Frida et son minois incandescent trustent désormais des supports aussi divers que des sacs, des affiches déco, des fourres de natel, voire des bijoux. Comme celui que portait début octobre la Britannique Theresa May. Très remarqué lors d’un meeting, son bracelet à l’effigie de la peintre mexicaine a mis la planète londonienne sens dessus dessous.


Theresa May portant le fameux bracelet de la discorde. © Getty

Scandale! Etait-ce un message de sympathie à l’égard des communistes? (Frida était révolutionnaire, et eu une idylle avec le sulfureux Léon Trotski.) Voulait-elle plutôt exhorter à la fierté nationale? (Kahlo et Rivera défendirent l’identité mexicaine à travers leur art.) Ou était-ce une image subliminale visant à prôner l’ouverture d’esprit dans un pays corseté par son désir de Brexit? Theresa May a certes encore défrayé la chronique avec sa liberté de style… tout en faisant de l’artiste sud-américaine une protagoniste inattendue dans la vie politique anglaise.

Sur les visages

Assumer fièrement son corps, même ses défauts, ou du moins ce qui pouvait passer comme tels, c’était le credo de Frida. L’artiste avait ainsi fait de ses épais sourcils une marque de fabrique: au lieu de les affiner pour entrer dans le moule des codes de beauté, elle préférait au contraire les rehausser de crayon noir pour les rendre encore plus ténébreux.

Un message de défiance, fort, qui a toutefois eu du mal à se faire entendre pendant des décennies mais qui semble enfin percer. Ainsi, de plus en plus de jeunes femmes décident de ne plus camoufler leurs sourcils broussailleux, en faisant même un atout beauté très personnel. Cara Delevingne, la pionnière contemporaine en la matière, n’est donc plus la seule: Natalia Castellar Calvani, au regard fortement surligné, a récemment été engagée par l’agence Next.

Quant au mannequin chypriote Sophia Hadjipanteli, elle cartonne actuellement sur Instagram grâce à une bouche hypersensuelle et à… son monosourcil. Mais il demeure un bastion esthétique à conquérir: les dents. Même Frida Kahlo, qui souffrait paraît-il d’une dentition peu élégante, a pris le parti de ne jamais, jamais sourire pour la camoufler…


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