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L'édito de Sonia Arnal: J’mens pas, j’t’explique!

Arnal Sonia Edito 09.02

Pour ceux qui ont raté biologie, je rappelle qu’un placebo est une pastille ou un sirop qui a la couleur du médicament, le goût du médicament, mais qui est dépourvu de toute substance active. Le Canada Dry de la pharmacopée.

© Ludovic Andral

Je suis tombée sur un article du «Figaro» qui m’a plongée dans une perplexité dont je ne suis pas encore ressortie – sans compter les implications dans ma vie quotidienne, que je peine à la fois à énumérer et à vraiment définir.

Je vous explique. Il y a une dizaine d’années, un médecin a mené une étude qui prouve que l’effet placebo marche même quand le patient sait qu’il avale de la daube. Pour ceux qui ont raté biologie, je rappelle qu’un placebo est une pastille ou un sirop qui a la couleur du médicament, le goût du médicament, mais qui est dépourvu de toute substance active. Le Canada Dry de la pharmacopée.

Que tu prends un sucre de raisin, t’as au moins le sucre qui peut te booster, mais avec le placebo non, il n’y a rien. On avait remarqué il y a longtemps que, quand on dit à quelqu’un qui souffre: «Tiens, prends donc mon anti-douleur magique et surpuissant qui a si bien soulagé tous ceux qui partagent ta peine», l’effet placebo intervenait (souvent) et hop! le cobaye avait réellement moins mal. On expliquait la chose par le pouvoir de l’autosuggestion, l’attente d’un mieux qui suffit à le provoquer, la force de la psyché sur le corps et toute cette sorte de choses.

Des effets secondaires

Mais évidemment, si on dit au même souffreteux cobaye: «Tiens avale mon cachet, c’est du toc, mais sur un malentendu…», que ça marche en effet, et dans les mêmes proportions en plus, ça torpille un tantinet la théorie en vigueur pour expliquer le fameux effet placebo. Ce qui pose de nombreuses questions. Notamment: dans quels autres contextes puis-je dire la vérité sur un mensonge (ce qui est toujours bon pour se donner bonne conscience) et être – à peu près – assurée que le mensonge produise tout même un résultat positif?

Je ne cesse de sonder les conséquences de cette interrogation.

Par exemple, tu as deux enfants, tu leur dis: «C’est l’heure d’aller au lit», alors que ce n’est pas l’heure d’aller au lit du tout, mais tu n’en peux plus et tu veux un rab de soirée. Si tu mens et qu’ils sont trop petits pour savoir lire l’heure, ça peut le faire. Si tu dis la vérité, toute la vérité («En fait, je vous dis ça, c’est un mensonge, c’est parce que vous me soûlez, j’en peux plus de vos caprices, mais vous seriez aimables de faire semblant de me croire»)… je ne sais pas. Ça peut marcher.

Dans la stupeur créée par cette annonce, ils pourraient aller au lit sans broncher, mais à mon avis il y a avec ce placebo-là des effets secondaires sur la relation qui vont rapporter gros à leurs psys dans les prochaines années.

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