news société
Le syndrome du chat perdu
Je crois que Jean-Claude nous fait un syndrome de l’enfant de remplacement. Jean-Claude, c’est le chat. Le précédent, Loulou-dit-Jésus, étant décédé et la vie sans félin ne valant pas la peine d’être vécue, j’ai repris un chaton. Jean-Claude, donc.
Qui singe l’aîné, qu’il n’a pas connu, de façon suspecte – un psychanalyste me conseillerait certainement de mettre fin à l’omerta, de lui parler de ce secret de famille.
Non, parce que la caractéristique de Loulou, outre le fait d’être un minet parfaitement charmant, était de tomber constamment malade. La bête souffreteuse réussissait à cumuler une pancréatite chronique, le rhume des foins, une allergie létale aux piqûres de guêpes et à systématiquement faire un abcès quand un rival du voisinage lui mettait un coup de griffe.
Sans oublier quelques maladies plus occasionnelles, comme le coronavirus qui impliquait de passer toutes les faïences et carrelages de l’appartement à l’eau de Javel une fois par semaine durant cinq semaines, de faire bouillir tous les textiles au même rythme, et de passer le reste, les parquets par exemple, au vaporetto. Bref, le truc facile qui ne prend au bas mot que douze à quinze heures par semaine.
L’aliénation en héritage
Eh bien! Jean-Claude a emménagé il y a quelque huit semaines et il suit les traces de son prédécesseur avec une belle constance: nous en sommes à huit semaines ininterrompues de problèmes digestifs assez sérieux. Le mal a déjà résisté à trois traitements, et l’actuel, qui s’achève demain, est en voie de ne produire absolument aucun effet.
Van Gogh, par exemple, portait le prénom d’un aîné décédé exactement un an jour pour jour avant sa naissance, devant la tombe duquel il passait tous les jours – ci-gît Vincent Van Gogh… on ne sait pas trop quel rôle tout cela a joué sur la construction de sa personnalité, mais on parle tout de même d’un type qui a nui à son intégrité physique. Juste pour dire que chat de remplacement, c’est lourd comme héritage et j’ai peur que Jean-Claude croie qu’il faut être malade ou blessé pour qu’on l’aime.
Journée de la procrastination: Ma faiblesse étouffe mes défauts
Vous avez aimé ce contenu? Abonnez-vous à notre newsletter pour recevoir tous nos nouveaux articles!