Jeunes, activistes et en colère
«Le gouvernement suisse n’est vraiment pas à la hauteur des enjeux»
FEMINA Comment est né votre engagement?
Aurélien Guala Cela a commencé en 2016. J’ai alors découvert les courbes exponentielles de consommation, de pollution de CO2, cela m’a fait un choc. La lecture du livre de Pablo Servigne, Comment tout peut s’effondrer (Éd. Seuil), a également été un élément déclencheur.
Concrètement, comment luttez-vous contre le réchauffement climatique?
Mon activisme se situe au niveau de l’alimentation. Cette dernière joue un rôle non négligeable dans les émissions de Co2 et l’érosion de la biodiversité. On doit toutes et tous manger, il y a beaucoup de travail à faire pour le faire mieux et de manière plus durable. Dans mon restaurant, j’essaie d’appliquer certains principes pour améliorer ce secteur.
J’essaie d’agir sur trois points: je propose une cuisine la plus durable possible, avec des propositions végétariennes, locales, de saison. J’y ajoute aussi des plantes sauvages comestibles et mon combat est aussi de revaloriser certaines plantes envahissantes. Ensuite, j’essaie de partager de l’information, du savoir. J’aime proposer des ateliers notamment. Enfin, j’évite au maximum le gaspillage alimentaire. C’est un gros fléau dans le secteur de la restauration. Pour ce faire, j’utilise tant des techniques innovantes que traditionnelles, notamment la fermentation.
Souffrez-vous d’éco-anxiété?
Au fur et à mesure des années qui passent, j’ai de moins en moins d’espoir, c’est vrai. Mais faire autre chose que mon activité actuelle sonnerait faux pour moi.
Décrivez-nous votre monde idéal…
Un monde où l’on prendrait conscience des limites planétaires dans l’architecture de notre société, avec davantage de connexions humaines, de liens entre les gens.
Ce qui vous met en colère:
L’inaction des gouvernements en général face à la menace qui pèse sur nos sociétés, par rapport aux questions climatiques, d'érosion de la biodiversité. Et en particulier le gouvernement suisse, qui avance beaucoup trop lentement. Ce n’est vraiment pas à la hauteur des enjeux.
Ce qui vous réjouit:
Au quotidien, en allant au travail, je m'émerveille de voir qu’il existe des lieux encore préservés, tel que le Vallon de l’Allondon. Entendre des nouveaux sons d’oiseaux, découvrir une orchidée sauvage, voir un lézard vert se prélasser au soleil, goûter une mûre sauvage… Ce sont des petites choses toutes simples qui me réjouissent beaucoup.
Un message à faire passer:
Il n’est jamais trop tard pour repenser au sens de notre quotidien, il n’est jamais trop tard pour changer nos choix de vie.
Une ressource à nous recommander:
Le livre Fermentations! (Éd. Terre Vivante) de Sandor Katz, que j’utilise beaucoup dans mon quotidien de cuisiner. Cela est accessible à toutes et tous, que l’on soit novice ou expert-e.
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