garde d'enfants
La suisse est très mal classée en matière de structures d'accueil extrafamilial
Étonnamment, la riche Suisse n'est pas première de classe, mais presque avant-dernière. Le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) a dévoilé, le vendredi 18 juin 2021, son étude «Where do Rich Countries Stand on Childcare» (soit «Où se situent les pays riches, en terme de garde d'enfants») qui évalue les politiques en matière de garde d'enfants dans les 41 pays à haut revenu de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et de l'Union européenne (UE). Il place notre pays au 38e rang seulement.
L'étude est particulièrement actuelle puisque la pandémie du coronavirus a profondément touché le secteur de l’accueil extrafamilial des enfants. La période a mis en évidence l'importance d'avoir des structures de haute qualité, à un prix abordable et facilement accessibles.
Pour établir cette comparaison internationale, l'Unicef s'est basé sur quatre facteurs: le nombre de semaines de congé payé (pour la mère et le père en 2018), l'accès (notamment aux enfants de moins de 3 ans aux structures d'accueil durant au moins une heure par semaine en 2019), la qualité (le ratio enfants/enseignants dans les garderies en 2018; qualifications minimales pour devenir enseignant dans les structures d'accueil) et le caractère abordable (coût pour un couple gagnant un salaire moyen avec deux enfants en 2020; coût pour un parent célibataire à faible revenu avec deux enfants en 2020).
«La Suisse ne fait pas assez»
Notre pays, tout comme la Nouvelle-Zélande (33e rang) et l'Irlande (36e), présente les services de garde d'enfants les moins abordables pour la classe moyenne. Selon le rapport, un couple à revenu moyen doit consacrer entre un tiers et la moitié de son salaire pour la garde de deux enfants, alors qu'au Chili (25e), à Malte (14e) et en Italie (15e) ce service est gratuit.
Elle prévient également qu'il est de la responsabilité du politique d'investir dans des structures abordables répondant au mieux aux besoins des familles et cela indépendamment des revenus et du lieu de résidence.
Le rapport révèle encore que les États, comme Chypre (39e), les États-Unis (40e) et la Slovaquie (41e) qui occupent les derniers rangs n'offrent pas de solutions financières abordables aux parents parce qu'ils estiment que la garde des enfants relève de la responsabilité privée. Dans ces pays, un parent célibataire doit dépenser entre un tiers et la moitié de son salaire pour faire garder ses deux enfants.
Les bons élèves
Le Luxembourg, l'Islande et la Suède occupent les trois premiers rangs de ce classement international. Ces pays investissent à la fois dans la qualité et le bas prix des services de garde d'enfants. Ils offrent également aux mères et aux pères un congé parental rémunéré d'une plus longue durée laissant ainsi le choix à la famille de s'occuper des enfants. Toutefois, aucun de ces pays - même s'ils obtiennent les meilleurs résultats dans ce rating - ne sont leader sur les quatre fronts, à savoir le nombre de semaines de congé payé, l'accès, la qualité et le caractère abordable des structures d'accueil. Il reste donc un potentiel d'amélioration en terme de politique familiale.
Classement international des 41 pays de l'OCDE et de l'UE
1. Luxembourg
2. Islande
3. Suède
4. Norvège
5. Allemagne
6. Portugal
7. Lettonie
8. Danemark
9. Corée du Sud
10. Estonie
11. Finlande
12. Lituanie
13. Autriche
14. Malte
15. Italie
...
35. Royaume-Uni
36. Irlande
37. Australie
38. Suisse
39. Chypre
40. États-Unis
41. Slovaquie
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