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«Je voulais juste que l’on ne me fasse plus de mal»
Il y a des mots que l’on préférerait oublier, des images que l’on souhaiterait n’avoir jamais vues. Le témoignage d’Alex, un jeune Britannique victime de violences conjugales, en fait partie. Durant 3 ans, il a vécu un véritable enfer. Jordan, son amour de jeunesse et la mère de ses deux enfants, était à deux doigts de le tuer lorsque la police est intervenue. Dans un documentaire qui ne cache rien des sévices subis, Alex raconte son passé, la voix chevrotante. Attention à la dureté des images:
C’est en 2012 qu’Alex et Jordan sont sortis ensemble pour la première fois. Mais leur relation n’a pas tenu, car la jalousie de la jeune femme posait problème. Quelque temps plus tard, Jordan réapparaît dans la vie d’Alex pour lui annoncer qu’elle est enceinte de lui. Il la soutient alors financièrement, sans pour autant se remettre avec elle. Jordan ne transmet plus de nouvelles durant un an, puis refait surface. Les jeunes gens décident alors de donner une seconde chance à leur histoire.
Isolé, terrorisé, enfermé
Alex a alors 19 ans. Et très vite, Jordan va prendre des mesures pour le couper de ses proches et de sa famille. Elle change son numéro de téléphone et lui interdit formellement de sortir de la maison. La mère du jeune homme ne verra pas son fils durant 2 ans.
«Still Not Asking For It»: des photos en noir et blanc pour dénoncer les violences conjugales
Isolé, enfermé, Alex est chaque jour victime des tortures que lui inflige Jordan. La violence physique augmente graduellement, alors même que Jordan se retrouve enceinte pour la seconde fois. Alex dort à même le sol. Jordan le coupe à l’aide de couteaux, lui verse de l’eau bouillante lorsqu’il est endormi, lui casse une dent avec une brosse à cheveux, le piétine. Elle le prive également de nourriture: Alex ne pèse plus que 45 kilos.
Et il cultive l’espoir que les choses changeront à la naissance de leur deuxième enfant. Le comportement de Jordan s’adoucit effectivement avec la venue d’Iris. Mais l’accalmie ne durera que trois jours…
10 jours plus tard, Alex serait mort
Alertés par les cris provenant de l’appartement du couple, les voisins appellent la police une première fois. L’agent en charge découvre alors un Alex extrêmement maigre, blessé à la main et répandant du sang dans la maison. Jordan et lui expliquent en chœur que le jeune homme s’est infligé cela, qu’il s’automutile régulièrement. Alex avouera plus tard qu’il avait paré le coup que Jordan voulait lui porter au visage avec un couteau à pain, se blessant ainsi profondément au poignet.
Genève: une chaîne humaine contre la violence conjugale
Le policier a des doutes, mais il ne peut intervenir davantage. Mais quelques jours plus tard, il reçoit un nouvel appel du voisinage. Il a alors le réflexe salutaire d’éloigner Alex de son appartement et de cet environnement toxique. Dans la voiture de l’officier, il avoue être victime de violences domestiques. «Je voulais juste qu’on ne me fasse plus de mal», explique-t-il alors.
Jordan est la première femme à être condamnée pour violences conjugales. Elle a écopé de 7 ans de prison ferme. Alex, de son côté, se reconstruit petit à petit, entouré de ses deux enfants. Et il partage aujourd’hui son histoire pour aider celles et ceux qui souffrent encore.
Non, les violences conjugales ne sont pas une question de force physique
Car les violences conjugales ne commencent pas avec un coup porté au corps, une baffe, un geste brusque. Elles trouvent leurs racines bien en amont: manipulation, isolement de la victime et violence psychologique en sont les premiers signes, souvent bien difficiles à déceler pour celle ou celui qui en est l’objet comme pour ses proches.
Le courageux et poignant témoignage d’Alex est capital pour mettre également en lumière le fait que ces souffrances ne concernent pas uniquement les femmes. S’ils sont minoritaires, les sévices subis par les hommes existent. «Les violences conjugales ne sont pas une question de force physique, mais de pouvoir, de manipulation, de contrôle, relève «Madmoizelle». Un homme peut donc en être victime, et une femme coupable.»
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