
L'appli qu'on adore détester
Humeur: Tinder ou le syndrome de Stockholm

Comme Facebook, et globalement tous les réseaux sociaux, les sites de dating ont tendance à rendre leurs utilisateurs accro, à l'instar de Nina Dobrev dans le film Netflix Love Hard. Et accessoirement les faire passer à la caisse, faisant de Tinder l'appli - gratuite!- la plus rentable de 2020 (derrière TikTok quand même).
© Bettina Strauss/NetflixBam, Tinder a passé le cap des 10 millions d’abonnés payants, et le groupe Match qui possède l’appli (avec Meetic, OKCupid, etc) annonce des chiffres hallucinants: de juillet à septembre 2021, il a amassé 800 millions de dollars de revenus. Avec une croissance de 25% par rapport au même trimestre l’an dernier, c'est carrément le meilleur résultat de son histoire. Belle prouesse pour un service à la base gratuit! En réalité, tout est fait pour inciter les utilisateurs à sortir leur carte de crédit et passer à la version premium. Tinder a été ainsi la deuxième appli la plus rentable de 2020, après TikTok, loin devant Netflix ou Disney+.
Les sites de rencontres sont les grands gagnants de la pandémie, malgré leur mauvaise réputation. Comment expliquer ce paradoxe? De nombreux couples ont explosé durant la crise, venant gonfler le flot des clients potentiels. Pour les jeunes générations, ce n’est tout simplement pas possible de faire sans, accros qu'elles sont à tous les types de réseaux sociaux.
«Prison» numérique
Pour les quadras et quinquas, depuis la vague #metoo, draguer dans les bars n’est plus acceptable, surtout quand ils sont fermés par les mesures sanitaires (émoji désespéré). Même les plus réticents ont fini par s’y inscrire, puisque que, finalement, tous les célibataires y sont (ainsi que 30% de personnes mariées). Entre la peste et le choléra…
Cette relation toxique ne vous rappelle rien? En 2007, un trombinoscope débarquait dans nos vies, réinventant le concept d’ami et flinguant notre productivité au job. Lu à l’époque sur Internet:
«Facebook ressemble à la prison, on y perd son temps, on écrit sur des murs et on se fait bousculer (poked) par des inconnus».
Le réseau social qu’on adore détester sans oser le quitter. En 2021, Facebook compte 2,91 milliards d’utilisateurs actifs. Voire captifs. Comme les 75 millions de désespérés qui swipent compulsivement chaque mois sur Tinder.
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