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#Qui va payer l'addition?

Frédérique Beauvois, voix de la restauration souffrante

Frédérique Beauvois, voix de la restauration souffrante

Pour Frédérique Beauvois, l’important est de ne pas se battre pour soi-même, mais pour les autres.

© Keystone / Valentin Flauraud

C’est qui?

Si on lui avait annoncé qu’elle allait porter les espoirs de centaines d’indépendants en proie à la faillite, elle ne l’aurait sans doute pas cru. Frédérique Beauvois est née à Lausanne, d’une mère française et d’un père dominicain. La Vaudoise de 45 ans est historienne de formation. Passionnée par ce domaine, elle a étudié aux universités de Lausanne, Paris et Baltimore. Sa thèse de doctorat traite des indemnités offertes aux propriétaires d’esclaves dans les plantations, un paradoxe qui l’interpelle. Alors que son mari ouvre un troisième restaurant, elle renonce à un poste de chargée de cours à l’Université de Genève pour élever ses trois filles et son garçon. Un crève-cœur.

Lorsqu’elle s’établit dans son nouveau quartier de Renens, il n’y a pas de parascolaire. «Ma mère a brûlé son soutif quand elle avait 20 ans pour la liberté sexuelle. C’était à mon tour. Il faut des crèches gratuites pour que les familles n’aient plus à raisonner en termes de coûts et ainsi réduire la précarisation des femmes.» En quatre ans d’engagement politique à la Municipalité, Frédérique crée une structure d’accueil de jour et un réfectoire. Une victoire qui la rend fière.

«La maternité m’a beaucoup apporté: jamais rien ne se passe comme prévu. Il faut sans cesse trouver les points positifs et économiser ses forces.»

Pourquoi on en parle?

Porte-parole du mouvement lausannois Qui va payer l’addition, Frédérique Beauvois est la nouvelle coqueluche des médias romands. Le collectif s’est formé en réponse aux fermetures des restaurants, des bars et des clubs, sous l’impulsion de quelques membres de GastroLausanne. L’époux de Frédérique, Christophe Roduit, l’introduit dans le comité. «J’ai proposé une stratégie qui casse les codes pour toucher l’opinion publique avec, au front, une femme jeune qui a des enfants.» La personne qu’elle imaginait assumer le rôle s’est désistée et Frédérique est désignée pour prendre le relais. «Je suis entrée dans ce combat avec mon expertise académique de droits et de propriétés. Aussi, le fait de ne pas être directement dans la restauration m’a aidée. J’ai du recul, une vision plus globale.»

Malgré sa détermination, Frédérique a du mal à se défaire du syndrome de l’imposture. «J’ai peur de décevoir les personnes qui comptent sur moi. Je dois être à la hauteur de leurs malheurs.» Sur son profil Facebook, elle publie des portraits de membres du mouvement. Des récits de passion et de difficultés qui la touchent.

Ses défis en 2021?

«Tenir bon! car au final, notre seule ambition est de pouvoir payer nos factures.» A long terme, le mouvement Qui va payer l’addition a pour objectif de présenter des candidats aux prochaines élections communales de mars et au Grand Conseil vaudois en 2022. «Nous voulons créer un lobby destiné à défendre nos intérêts.»

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