Femina Logo

Girlboss

Etude: De plus en plus de femmes dans les directions d'entreprises suisses

De plus en plus de femmes dirigeantes dans les entreprises

«Bien sûr, les choses n’avancent pas aussi vite qu’on le voudrait, les chiffres restent modestes et à coups de pics de 6% par an on a encore un peu de chemin à parcourir. Mais on voit qu’il s’agit d’un pas significatif vers, peut-être, l’éclatement du fameux plafond de verre.» - Anne-Marie Kermarrec, professeure à l’EPFL

© Paul Hanaoka / Unsplash

Les choses avancent lentement mais sûrement en termes d'égalité au sein des entreprises suisses. Ainsi que l'a souligné, fin janvier 2022, une nouvelle étude réalisée par l'agence de placement Russel Reynolds Associates, 19% des directions d'entreprises cotées à la Bourse suisse étaient composées de femmes, en 2021. Ce chiffre marque une nette amélioration, sachant qu'il dénote une augmentation de six points par rapport à 2020, lorsque ce taux n'atteignait que 13%.

Ce mince progrès toutefois encourageant peut s'expliquer par le fait qu'en 2021, 39% des cadres supérieurs ayant décroché un poste dans un groupe du SMI étaient des femmes. En ce qui concerne les groupes du SMIM (les entreprises de taille moyenne les plus importantes pour le marché des actions suisse), 35% des nouveaux élus étaient des femmes. Le pourcentage de dirigeantes, estimé à 13,4% par Russel Reynolds Associates, a donc augmenté de 2,3% en une année. Selon les responsables de l'étude, la Suisse est en passe de rattraper son retard, en comparaison à d'autres pays d'Europe, et se situe juste derrière l'Allemagne, mais devant les Pays-Bas, l'Espagne et l'Italie.

Mais que signifient concrètement ces chiffres? Une experte nous éclaire.

    3 questions à

    Anne-Marie Kermarrec, professeure à l’EPFL et auteure de Numérique, compter avec les femmes (Ed. Odile Jacob)

    FEMINA Selon l'étude de Russell Reynolds Associates, 19% des directions d’entreprises cotées à la Bourse suisse étaient composées de femmes en 2021. Comment accueillez-vous ces chiffres?
    Anne-Marie Kermarrec
    Cela montre que nous sommes sur la bonne voie. Bien sûr, les choses n’avancent pas aussi vite qu’on le voudrait, les chiffres restent modestes et à coups de pics de 6% par an on a encore un peu de chemin à parcourir. Mais on voit qu’il s’agit d’un pas significatif vers, peut-être, l’éclatement du fameux plafond de verre. C’est réjouissant pour l’avenir.

    Selon vous, qu’est-ce qui explique cette progression malgré tout notable?
    Peut-être y a-t-il des progrès du côté du wording des annonces pour ces postes. Traditionnellement, la manière de rédiger ces textes, et le vocabulaire utilisé, mettent souvent en avant des qualités très associées au masculin. On y évoque des personnalités conquérantes, des individus sûrs d’eux, un descriptif avec lequel les femmes peuvent avoir du mal à s’identifier. Aujourd’hui, nous rendons de plus en plus les comités de recruteurs conscients de tels biais dans leur approche. Il est ainsi possible que les choses avancent positivement dans ce domaine et que les annonces se montrent moins discriminantes. Par ailleurs, celles-ci laissent peut-être davantage entendre qu’il y a une vraie volonté de voir des femmes postuler.

    L’étude révèle en outre que quatre nominations sur dix ont concerné des femmes en 2021, en grande partie venues de l’étranger, USA, Royaume-Uni, France… Faut-il s’inquiéter de ne pas voir plus de profils locaux?
    Pour des raisons culturelles, organisationnelles, la Suisse a peut-être un peu de retard en ce qui concerne la féminisation des postes de direction. D’autres pays sont déjà allés plus loin. L’arrivée de ces femmes étrangères dans les hautes sphères suisses peut avoir un effet positif en promouvant des modèles différents de parcours professionnels et en mettant en lumière d’autres mentalités. C’est un cercle vertueux. Tout cela, petit à petit, aide à ce que les comités de direction ressemblent moins à des boys bands.

    Nicolas vous suggère de lire aussi:

    Podcasts

    Dans vos écouteurs

    E94: Les bienfaits du jeu vidéo sur notre épanouissement

    Dans vos écouteurs

    Tout va bien E89: Comment mieux comprendre nos rêves

    Notre Mission

    Un concentré de coups de cœur, d'actualités féminines et d'idées inspirantes pour accompagner et informer les Romandes au quotidien.

    Icon Newsletter

    Newsletter

    Vous êtes à un clic de recevoir nos sélections d'articles Femina

    Merci de votre inscription

    Ups, l'inscription n'a pas fonctionné