
Madame la Juge
Historique: le Pakistan nomine une femme à la Cour suprême

Selon The Guardian, cette nomination pourrait venir bouleverser le système judiciaire pakistanais et ouvrir la voie à de futures juges et avocates.
© Getty ImagesPour la première fois de son histoire, le Pakistan a nominé une femme, Ayesha A. Malik, pour siéger à la Cour suprême. Sa nomination devrait être confirmée prochainement par un groupe parlementaire. Toutefois, celle-ci ne fait pas l’unanimité: refusée l’année dernière, elle est passée de justesse en 2022, avec cinq voix contre quatre. Plusieurs avocats et juges ont affirmé vouloir se mettre en grève si Ayesha Malik venait à siéger.
Tests de virginité: la fin d'une pratique humiliante
La juge de 55 ans a consacré sa carrière à la défense des droits des femmes. Elle avait défrayé la chronique l’année dernière en décidant d’interdire (enfin!) les tests de virginité pour les femmes ayant subi un viol. «Il s’agit d’une pratique humiliante, qui est utilisée pour jeter la suspicion sur la victime, au lieu de se concentrer sur l’accusé et l’incident de violence sexuelle», avait-elle alors déclaré le 13 novembre 2021 lors d'un verdict qui a profondément marqué.
Congratulations to 🇵🇰 & Hon Justice Ayesha Malik. An Important & defining moment in our country as a brilliant lawyer & decorated judge has become Pakistan's first female SC judge. To shattering glass ceilings & to 👭. Thank you to Hon JCP , Justice Bandial & Hon Law Min. pic.twitter.com/MLTdmT3tA4
— Maleeka Bokhari (@MalBokhari) January 6, 2022
Pour la secrétaire parlementaire Maleeka Bokhari, qui s’est exprimée sur Twitter, cette nomination est «un moment important et déterminant». Interrogée par Slate, l’avocate Imaan Mazari-Hazir souligne également la portée de cette première nomination féminine:
«Les femmes ont, par le passé, été empêchées de devenir juges en chef de leurs hautes cours respectives, et le fait que nous n’ayons pas eu une seule femme à la Cour surpême jusqu’à présent illustre qu’il existe effectivement une misogynie profondément ancrée dans la fraternité juridique.»
Selon The Guardian, cette nomination pourrait venir bouleverser le système judiciaire pakistanais et ouvrir la voie à de futures juges et avocates. Interviewée par le quotidien britannique, l’avocate Nighat Dad espère qu’Ayesha Malik parviendra également à améliorer le quotidien des femmes au Pakistan. «Cette nomination pourrait avoir un effet domino et instaurer un droit plus inclusif, mettant un terme aux barrières qui se dressent pour les femmes et les communautés marginalisées, dans un pays où les crimes de violences sexistes sont une réalité quotidienne.»
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