On veut pareil
En Finlande, 7 mois de congé parental pour les mamans ET les papas
Alors que le congé parental finlandais s'élève actuellement à quatre mois pour les mères et à deux mois pour les pères, la Première ministre Sanna Marin a décidé que ce total ne suffisait pas. Dès l'année 2021, au plus tôt, hommes et femmes se verront accorder 164 jours de congé (sept mois environ), afin d'accueillir leur nouveau-né.
S'ils le souhaitent, chacun des parents aura également la possibilité d'offrir jusqu'à 68 jours issus de son propre quota à son partenaire, afin de rallonger le congé de ce dernier. Les parents célibataires, quant à eux, disposeront d'un total de 328 jours de congé, soit le double de ce qui sera offert à chaque membre d'un couple.
Majoritairement composé de femmes, le gouvernement finlandais souhaite ainsi placer l'enfant au centre de ses préoccupations et renforcer le rôle des pères dans les premiers mois du bébé. En effet, seul un quart des jeunes pères prennent actuellement leurs deux mois de congé paternité. Le texte, destiné à toutes les familles, est rédigé de façon neutre, sans aucune allusion aux genres des parents, et permet ainsi une grande adaptabilité aux situations de chacun.
Les cinq partis majeurs qui constituent typiquement le gouvernement finlandais, sont actuellement tous dirigés par des femmes, dont la plupart sont âgées de 35 ans ou moins.
Un exemple à suivre?
À seulement 34 ans, Sanna Marin ne perd pas une seconde: cette toute nouvelle loi tombe seulement quelques mois après l'élection ayant fait d'elle la plus jeune Première ministre au monde.
Malgré ces efforts, la Finlande n'atteint pas encore le titre de meilleure élève, en ce qui concerne le congé parental.
En Suède, pays souvent cité en exemple, chacun reçoit un total de 480 jours de congé, librement transférable d'un parent à l'autre. Toutefois, seuls 28% des hommes prennent leur part totale de ce quota.
Le modèle prôné par les pays scandinaves fait tout de même rêver, notamment outre-Atlantique, ainsi qu'en témoigne le tweet d'Alexandria Ocasio-Cortez, membre du parti démocrate: «Nous pourrions avoir la même chose, si nous le souhaitons!», a-t-elle écrit.
En Suisse, nous en sommes encore bien loin: en automne 2019, le Parlement validait le congé paternité de dix jours (soit deux semaines) et refusait l'initiative exigeant un total de vingt jours. À peine le résultat de ce vote annoncé, un comité promettait déjà de lancer un référendum pour enrayer cette décision. Ce dernier, porté par l'UDC ainsi que certains membres des jeunes libéraux-radicaux et du PDC, a abouti. Le peuple devrait se prononcer en septembre.
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